Le revers coupé

 

 

Le geste du débutant

Introduction

Le bon geste

 

 

Le débutant n'envisage pas tellement le revers coupé. Pour lui, c'est un coup encore trop dur à faire. Il l'envisage moins que le coup-droit lifté, qui est un coup qui remonte. Là, comme ça descend, le débutant redoute que ça finisse dans le filet. En plus, le coté très tendu de la trajectoire de la balle coupée est trop risquée de son point de vue. En plus, s'il essaye quand même d'en faire, comme il controle mal la trajectoire de sa raquette, il aura tendance à faire aller la balle un peu n'importe où. Donc, il abandonnera assez rapidement ses essais.

Mais, il va quand même être capable des faire des balles coupées un peu particulières. Comme il n'arrive pas bien à appréhender la trajectoire de la balle (et qu'il ne sait pas mettre de vitesse dans le coup), comme pour les autres coups, il va frapper la balle assez en avant de lui. Du coup, il fait un mouvement qui, au lieu d'aller vers le bas, ou à l'horizontal, va légèrement vers le haut. Du coup, il fait en général une balle qui part plus ou moins en cloche, sans puissance, mais qui arrive au moins dans le court.

Ce qui entraine que lorsqu'il a un peu progressé, il peut éventuellement faire des lobs coupés parfois assez bons.

 

Le geste du joueur moyen

 

Comme pour le lift, mais avec un mouvement inversé, le joueur moyen faible croit que le coup coupé, pour avoir beaucoup d'effet, se fait presque uniquement de haut en bas (ou alors, avec une trajectoire oblique très verticale). Du coup, son mouvement manque de puissance horizontale. Il en manque également par le fait que ce coup vers le bas entraine assez nautrellement un accompagnement raccourci.

Mais, quelque chose le sauve de la nullité qu'on peut rencontrer dans le lift du joueur moyen faible, c'est la gravité. Le bras bouge dans un sens descendant et profite donc de la gravité. Donc, le coup est plus facile à faire, et il acquiert naturellement de la vitesse. Vitesse qu'il peut utiliser soit pour aller plus vite à l'horizontale quand le mouvement de rotation du bras autour de l'épaule arrive à son point d'inflexion (il ne descend plus mais va à l'hirozontale, puis remonte), soit pour donner plus d'effet (au moment ou le bras va vers le bas). Et il n'y a pas que le bras qui profite de la gravité, le corps aussi. On peut faire le revers coupé avec le corps qui tombe sur la balle. Du coup, le fait que le bras n'ait pas de problème à faire ce mouvement, fait que le joueur n'hésite pas trop à prendre de l'élan vertical (prépare haut), pour tomber un maximum sur la balle.

Le problème, c'est qu'il naviguera toujours entre un coup lent, risquant d'être court et très coupé, un coup un peu plus rapide, plus long, mais moins coupé, et un coup plus rapide, moins coupé, mais ayant tendance à aller haut et à sortir en longueur.

A noter que l'exemple d'un champion comme Yannick Noah pouvait, à l'époque, permettre de mieux comprendre à un joueur moyen comment faire pour accélérer son revers coupé. L'exemple de Noah n'était pas très bon en soit, parce que son revers était trop coupé, mais son mouvement très vertical permettait de mettre de la vitesse dans la raquette. C'était une vitesse qui servait surtout pour chopper à mort la balle. Mais, c'était déjà ça pour un joueur moyen faible. Et puis, le joueur pouvait éventuellement se servir de la vitesse acquise à ce moment là, pour donner plus de vitesse horizontale plus tard.

Le risque d'un coup ayant une distance d'accompagnement trop courte pourrait se poser ; parce que si on a une trajectoire de raquette très verticale, on ne pense pas forcément à continuer vers l'avant l'accompagnement. Ca peut poser problème, vu que le joueur moyen est désormais capable de donner une vitesse importante à un coup coupé fait avec une trajectoire très verticale. Du coup, le coup doit s'arrêter vers le sol, limitant ainsi la distance de mouvement. Seulement, le joueur moyen commence à maitriser d'autres façon de faire le revers (ceux avec une trajectoire plus horizontale). Ce qui entraine qu'il est en général capable de comprendre que l'accompagnement vers l'avant va lui permettre d'accompagner la balle plus longtemps et de faire ainsi un mouvement plus rapide. Donc, c'est ce qu'il va faire : une fois arrivée vers le bas, le bras ne pouvant freiner aussi rapidement, continue sa course et, comme il n'y a plus que la possibilité de remonter, le joueur abandonne en fait assez vite la trajectoire rectiligne. Et il va rapidement faire une trajectoire avec une courbe assez ample, pour pouvoir dissiper la vitesse.

Le joueur moyen maitrisera mieux les revers à trajectoire plus horizontale. Et il maitrisera mieux le mouvement de son poignet. Il serrera plus sa raquette, évitant ainsi les mouvement parasites du à une raquette pas assez fermement tenue. Egalement, il fera moins de mouvement involontaires avec son avant-bras. Tout ça rendra la trajectoire de la raquette plus stable.

Par ailleurs, le joueur moyen, comme pour les autres coups, aura tendance à avoir un coup qui varie pas mal. Un jour le coup pourra être relativement bien effectué, bien long, bien maitrisé, relativement rapide, et l'autre, le coup sera trop haut, ou aura trop d'effet, sera trop court, beaucoup trop lent, etc... Comme le geste peut être effectué de différentes façons, tout en restant dans le court, le joueur ne va pas avoir à se fixer sur un geste en particulier et du coup, celui-ci aura tendance à varier.

Donc, on arrive à des niveaux ou le joueur devient capable des faire des revers coupés relativement corrects, parfois très coupés, voir trop coupés. Mais tout ça avec une variation importante des résultats.

Au contraire du coup-droit ou du service, la différence entre le joueur bon non classé et le joueur de niveau 15/5 ne vient pas d'une différence importante de conception du geste, d'une amélioration de cette conception, mais à partir d'une même base, d'une exécution mieux faite, plus rapide. Et une conception de l'utilisation du coup différente. Le joueur bon non classé va souvent chercher à faire un coup plus rapide, plus agressif, avec plus d'effet. Le joueur bon non classé n'ayant pas toujours une bonne vision stratégique ou tactique (surtout chez les jeunes), la maitrise de l'effet coupé peut servir pendant un temps plus à s'amuser avec l'effet, à faire de l'effet coupé pour faire de l'effet coupé, qu'à en avoir une bonne utilisation stratégique. Ce qui peut conduire à un coup pas si mal fait, mais pas très utile.