Le revers à deux mains

 

 

Problèmes spécifiques rencontrés dans un revers à 2 mains

 

Il faut le dire, il y a peu de revers à deux mains chez le joueur moyen. Et ils ne sont pas toujours très bons. Le problème que pose le revers à 2 mains, c'est que les deux bras ensembles, n'ont pas une course aussi libre qu'un bras seul : ils ne reculent pas loin et n'avancent pas loin aussi facilement qu'un bras seul le ferait pour un coup-droit par exemple. Le problème des deux bras qui interviennent dans le mouvement, pour la préparation, c'est que ça a tendance, si on ne se force pas, à coller le bras gauche (pour un droitier) au corps. Alors que pour un coup-droit, le bras peut s'éloigner plus facilement du corps. Ca colle aussi le bras droit au corps (sur une balle de hauteur normale), mais, là, comme c'est la situation normale du bras droit pour un revers, ça n'est pas gênant. En fait, ça a tendance à coller le bras gauche au corps sur le coté du corps, dans le prolongement des épaules. Sur le devant du corps, ce n'est pas le cas, ce qui permet de lever le bras facilement pour frapper des balles hautes.

Il est vrai qu'il faut mettre de la puissance pour allonger le mouvement, comme on l'a vu dans les principes. Mais, ça vient plus naturellement si le mouvement possède une certaine liberté et une bonne ampleur naturelle. Le revers à 2 mains ne possédant pas cette ampleur, le cercle vertueux "ampleur permettant plus de puissance qui donne plus d'ampleur au mouvement" s'installe plus difficilement. Le joueur n'a pas beaucoup de distance de mouvement, donc, il n'accélère pas beaucoup le revers. Et le cercle vicieux se ferme encore plus avec le fait que, puisqu'il ne bascule pas le tronc, le mouvement a tendance à monter assez naturellement, limitant ainsi la puissance imprimable au mouvement, sous peine de voir la balle sortir en longueur.

Et puis, dans la mesure ou l'intervention des deux bras ensembles ne rend pas aussi facile le passage des bras que pour un coup-droit, on peut avoir l'impression qu'il faut déjà avoir le corps tourné presque totalement face au filet pour que les deux bras puisse passer. Du coup, on peut tomber dans le piège de ne pas profiter de la rotation des épaules. Du coup, la course des bras est encore plus limitée.

Par contre, point positif, avec l'intervention des 2 bras, le joueur obtient plus de puissance qu'avec un seul. Et puis, les pieds sont positionnés au trois-quart et le corps peut pivoter. Alors que pour le revers à une main, la rotation du corps n'intervient pas. Donc, le revers à 2 mains est en très grande partie comme un coup-droit inversé. Bien sur, l'avantage de la rotation du corps peut être annulée comme on l'a vu au paragraphe précédent.

Seulement, si le joueur décide de mettre de la puissance, il va se heurter à un problème assez important : il peut ne pas basculer le tronc. Ceci parce que s'il a le défaut décrit plus haut d'avoir déjà fait en grande partie la rotation des épaules avant de démarrer les bras, il n'a plus autant de raison de faire cette bascule. D'autant plus que, grace à la puissance des deux bras ensembles, plus, éventuellement, une partie du mouvement de rotation du tronc, le joueur ressent moins la nécessité d'utiliser à plein le mouvement du corps et donc, d'utiliser la bascule du tronc. Du coup, le mouvement de ses bras va avoir tendance à partir trop en hauteur après une relativement courte période à l'horizontal. A cause de cette variation importante en peu de temps de la trajectoire de la raquette, le joueur qui met de la puissance alternera les coups corrects et les coups ayant tendance à sortir asssez loin en longueur (parce que trop vers le haut) ou parfois, atterir dans le filet (trop vers le bas). Sortie en hauteur qui peut-être un problème d'autant plus prégnant qu'il est moins pratique de recouvrir la balle en revers à 2 main (car ça impose une certaine contorsion du corps, comme on le verra dans la partie sur la pronation) qu'en coup-droit (ou il suffit d'une pronation du bras en cours de mouvement ; pronation qui ne se répercute pas sur la position du reste du corps, ou alors, moins).

D'une manière générale, l'intervention des deux bras, par les répercussions qu'à la position d'un bras sur la position de l'autre, et, au final, sur la position des épaules, implique plus de contorsions du corps pour le revers à 2 main sur un certain nombre de positions (balle haute ou basse) ou de manières de frapper la balle (tentative de recouvrement de la balle). Le corps intervient donc encore plus dans le revers à 2 main que dans le coup-droit. Ceci alors que justement, en raison des causes évoquées plus haut, le joueur à tendance à moins impliquer le corps. Ca n'apparait pas forcément toujours de façon évidente chez les champions, parce que beaucoup de balles sont désormais très rapides, donc, très tendues, sur des surfaces semi-rapides à rebond relativement bas (synthétique, ciment, rebound ace, etc...). Or, les balles rapides et moyennement basses ne nécessitent pas forcément beaucoup de contorsions du corps. Mais, on peut constater qu'une championne comme Seles, qui implique fortement le corps dans le coup, a un revers à 2 mains très flexible, qui s'adapte très bien à différents type de balles, et permet d'excellentes variations. Venus ou Serena William aussi, dans une mesure un peu moindre. Tandis qu'une joueuse comme Capriati a un revers ou le corps s'implique un peu moins, et son revers semble un peu moins flexible, un peu moins bon que celui de Seles ou Venus William.

Enfin, comme il y a 2 bras d'impliqués, certains joueurs auront tendance à faire agir beaucoup plus un bras que l'autre, souvent le bras gauche.

Donc, les revers à 2 mains des joueurs moyens oscillent entre faible puissance chez certains et puissance assez irrégulière chez d'autres. On ne peut pas dire que ce soit très encourageant pour faire un revers à 2 mains. A cela s'ajoute le fait que le revers à 2 mains n'est pas aussi maniable qu'un revers à une main sur les balles un peu difficiles. Donc, les joueurs moyens l'adoptent assez peu. Et puis, le revers à 2 mains peut poser problème sur les balles hautes et basses.

 

 

Résolution des problèmes : le mouvement

 

Donc, tout le travail avec le revers à 2 mains, va consister à faire en sorte de faire bouger le corps (rotation et bascule du tronc), mettre de la puissance dans le mouvement, d'allonger le mouvement à la préparation et à l'accompagnement et de lui donner une trajectoire plus horizontale. Egalement, faire jouer les bras ensembles.

En ce qui concerne la prise de raquette pour la main gauche et la main droite, la prise utilisée pour la main droite est une prise marteau ou de coup-droit eastern, alors que pour la main gauche c'est une prise de coup-droit semi-western. L'utilisation d'une prise marteau avec la main droite est plus naturelle. Par contre, l'utilisation d'une prise de coup-droit eastern, si elle oblige à plier le poignet pour frapper en revers, permet de faire un changement de prise moins important si, en position d'attente, on s'aperçoit qu'on va devoir frapper un coup-droit.

En fait, c'est en partie comme un coup-droit inversé, mais avec l'apport et les limitations de l'intervention du second bras.

La préparation :

La préparation de Capriati est exactement ce qu'il faut faire : l'accompagnement le plus loin possible de la raquette en arrière. Ainsi, vous obtiendrez au moins 20 cm de distance de mouvement supplémentaires par rapport à une préparation de joueur moyen. Le buste est tourné à 90° par rapport au filet. Les pieds sont en position semi-ouverte (un peu plus que semi-ouvert, pour éventuellement faire un coup croisé). Le corps, des pieds aux épaules est dans un état dynamique. Les muscles sont contractés, prêts à faire une rotation et une avancée d'une grande puissance. Les poignets serrent bien la raquette. C'est le pied gauche qui donnera l'impulsion pour faire tourner le corps (pieds gauche qui est donc le pieds d'appui). D'où la nécessité que les muscles de l'abdomen soient bien tendus pour que le corps accompagne la rotation imprimée par la jambe immédiatement, sans temps de retard. Dans un coup comme le coup-droit, qui laisse plus de liberté de mouvement, on peut éventuellement relacher un peu les muscles abdominaux, mais, ici, la rotation est essentielle et il est nécessaire de l'optimiser à fond. On doit donc avoir une bonne rigidité du tronc pour que les épaules suivent le mouvement de rotation du bassin. De plus, ça évite de se faire mal au dos à cause d'une torsion de la colonne vertébrale. Toutefois, on remarquera que, les deux bras étant utilisés, et donnant donc plus de puissance, on n'aura pas forcément besoin d'optimiser totalement le recul et la pronation arrière du bras gauche, comme on aurait été du le faire sur un coup-droit.

La position de la jambe gauche est très importante. Elle n'est pas tendue, ce qui empécherait de dégager toute la puissance de rotation et de bascule qu'elle transmettra au corps. Elle est un peu pliée et elle est un peu tournée par rapport à la rotation arrière du tronc (elle reste tournée au trois quart vers l'avant alors que le tronc est perpendiculaire au filet). La partie basse de la jambe est aussi tournée autour de la cheville pour également tourner pendant le mouvement. En étant ainsi positionnée, la jambe permettra de remettre le buste de face. Et en étant pliée, d'une part, le déploiement de la jambe participera aussi à la rotation du corps, et d'autre part, ça permettra de projeter un peu le corps vers l'avant et, surtout de faire basculer le tronc vers le bas de façon assez dynamique. En fait, c'est la partie basse de la jambe qui va rester au trois-quart vers l'avant, tandis que la cuisse usera de son pouvoir de rotation autour du genou pour être plutot orientée vers le coté.

Et le tronc, lui, use de son pouvoir de rotation autour de la hanche pour pivoter par rapport à la cuisse. C'est la même position que pour un coup-droit, finalement

Idéalement, comme dit dans "les principes", la raquette devrait être parallèle à la trajectoire qu'elle va suivre au début, pour lutter le plus possible contre l'assez grande inertie de la raquette lors de l'accélaration (qui est rapide). Mais, dans le cas du revers à 2 mains, contrairement au coup-droit ou au revers, ça n'est pas possible, ou, au moins, difficile. L'emploi des deux mains entraine une gêne pour faire tourner suffisament la raquette sur le coté. Le bras gauche et le bras droit reculent déjà le plus qu'ils peuvent. Donc, tourner trop la raquette entrainerait, soit un recul trop important du bras droit, soit un réavancement du bras gauche. Dans le premier cas, ça diminuerait la puissance disponible pour le bras droit pour qu'il accomplisse une pronation qui serait ici indispensable. Dans le second cas, ça diminuerait la puissance d'avancée du bras gauche.

Donc, on va plutot avoir une position pas très loin d'être perpendiculaire au mouvement (position 1). Heureusement, l'emploi des deux mains donne une puissance pour vaincre l'inertie de la raquette beaucoup plus grande que pour un coup à une main. Donc, ça ne va pas etre très gênant. En général, on optera pour la position 1, qui est assez agréable. Si on veut plus respecter l'idée d'avoir la raquette ayant une positon plutot parallèle à sa trajectoire, on peut tourner la raquette pour la mettre en position 2. Mais il faudra faire probablement une pronation durant le mouvement (sauf si on choisit le mouvement B, voir plus loin).

Si on voulait obtenir une position 3 respectant le parallélisme avec le début de la trajectoire, il faudrait faire une grosse pronation vers l'arrière. Mais, vu les contorsions que ça aménerait, la pronation vers l'avant au départ du mouvement serait trop lente pour avoir un intérêt et même l'avancée du bras serait légèrement contrariée. Donc, cette position 3 conduirait vraiment à se compliquer la vie plutot qu'autre chose pour un bénéfice nul, voir négatif.

La photo de Capriati montre une préparation avec la raquette carrément perpendiculaire au filet (donc, moins sur le coté droit du court que sur le dessin), mais, il est bien possible, vu sa position des jambes, qu'elle fasse une balle croisée ; donc, son corps serait alors plus tourné sur la droite que pour un coup se voulant moins clairement croisé. Elle serait plutot dans la position 1.

 

Le mouvement et l'impact :

 

Forme générale du mouvement :

Le point d'impact se situera environ dans la zone cerclée de jaune. Mais, cette zone peut-être variable, selon qu'on fait une courbe horizontale plus ou moins large. Plus elle est courbe et large (trajectoire B), et plus le point d'impact sera en arrière, donc plutot sur le coté alors que si elle est plus rectiligne (trajectoire A), elle sera plus en avant, devant le corps, comme on peut le voir sur le dessin en vue de haut.

Vu de haut, le mouvement peut être fait de deux façons comme déjà souligné dans d'autres mouvements. Un premier mouvement A, où on fait partir le mouvement surtout vers l'avant, et un deuxième mouvement B ou on fait partir le mouvement d'abord vers le coté gauche pour avoir un mouvement encore plus long permettant éventuellement de trouver une accélération encore plus grande à l'impact et une plus grande allonge latérale.

 

Le mouvement du corps :

Le mouvement a démarré. Après avoir tendu fortement les muscles à la préparation, on les fait partir comme au départ d'un starting-block, d'un coup. On fait tourner violemment le buste pour le remettre de face (donc, hanches, tronc et épaules).

Ce mouvement s'obtient grace à l'action de la jambe gauche (pour un droitier), qui se déplie et, en même temps, tourne sur elle même vers la droite. Le dépliement de la jambe fait avancer le bassin vers l'avant et fait basculer le tronc de façon dynamique vers l'avant. Tronc, qui, alors qu'il faisait un angle avec la cuisse à la préparation (pour rester vertical) ; maintenant, se met dans son prolongement. Mais le dépliement de la jambe, ne serait pas suffisant pour faire tourner le bassin. Celui-ci pourrait rester plus ou moins de profil (perpendiculaire au filet, ou, au moins, de trois quart), avec une légère avancée de la jambe droite (la jambe avant). Il faut donc faire tourner le bassin autour de la jambe gauche et de la jambe droite pour que celui-ci se remette face au filet. Pour que ceci se réalise rapidement, et soit donc en phase avec la vitesse du mouvement, la jambe gauche doit faire une rotation active : une rotation qui utilise les muscles des hanches pour être effectuée rapidement. C'est pour donner une ampleur supplémentaire à cette rotation, qu'à la préparation, on a désaxée la jambe gauche par rapport à sa position naturelle qui est d'être prependiculaire au bassin (quand on soulève une jambe, par exemple, la cuisse est dans une position perpendiculaire au bassin). La jambe droite pourrait éventuellement prendre en charge la rotation, mais ça ne serait pas aussi puissant qu'avec la jambe gauche. Le fait que la jambe gauche se déplie, qu'elle soit dans un mouvement rapide et puissant rend plus pratique cette rotation. Tandis que la jambe droite, qui est plutot une jambe qui reste assez statique, n'est pas dans une situation de mouvement rapide.

Comme dit dans les "principes", la bascule du tronc fera aller le mouvement du bras, et donc, de la raquette, à l'horizontal (enfin, pour être plus précis, dans une oblique assez horizontale) pendant plus longtemps. Ca rajoutera dans les 30 ou 40 cm de trajectoire à peu près horizontale.

 

Le mouvement des bras :

A quel moment, par rapport au mouvement du corps, faut-il déclencher le mouvement des bras ? Avant, au même moment, ou un peu après le début du mouvement du corps ? En fait, ça dépend. Le mouvement des bras sera déclenché en fonction du mouvement latéral qu'on voudra faire (possibilité A ou B, voir dessin plus haut).

Si on veut faire un mouvement plutot vers l'avant dès le départ, on déclenchera le mouvement des bras une fois que les épaules auront dépassé une situation de trois-quart par rapport au filet. En effet, ça n'est qu'à ce moment-là qu'il est intéressant de lancer le mouvement, sinon, on est gêné par le corps. Cela dit, pendant encore un court moment, même si le mouvement des bras ira majoritairement vers l'avant, il ira un peu sur le coté quand même. Grace à l'intervention des deux bras, l'inertie de la raquette sera tout de même moins difficile à vaincre que pour un coup-droit. On peut essayer également d'utiliser l'équivalent du coup-droit de la pronation du bras pour faire tourner la raquette dès le départ et ainsi avoir un peu moins d'inertie à vaincre quand le mouvement des bras entre en jeux. La raquette aura, bien sur, été mise en arrière par un mouvement inverse à la préparation.

les pointillés bleus représentent le mouvement imprimé par le corps, les pointillés noirs, le mouvement imprimé par les bras.

Si on veut faire un mouvement plutot sur le coté au départ (si on est déplacé, mais pas seulement), on déclenchera le mouvement des bras dès que les épaules (et donc, le tronc, donc, dès que la jambe gauche se met en mouvement) se mettront en mouvement. Ainsi, on aura une distance pour faire le mouvement plus grande. La balle sera frappée un peu plus en arrière que pour le type de mouvement précédent, d'environs, 15 ou 20 cm ; plutot au même niveau que la tête, tandis que dans le mouvement précédent, c'est plutot un peu devant la tête. La balle est frappée plus loin du corps, sur le coté, que dans le mouvement précédent. C'est moins rectiligne que le premier mouvement, mais, dans la mesure ou le mouvement suit une courbe pas trop prononcée, ça passe.

Les deux façons de faire sont adaptées aux balles moyennes, mais, la première façon de faire peut être un peu plus adaptée aux balles un peu plus basses que la première qui peut être un peu plus adapatée aux balles un peu plus hautes. C'est à voir.

La pronation :

La pronation est moins pratique avec le revers à 2 mains qu'avec les autres coups. Ceci parce que c'est un coup à 2 mains. Le problème, c'est que si on fait une pronation (avec le bras gauche, en général, pour un droitier), la position des 2 mains l'une par rapport à l'autre va être modifiée. En fait, vu que la pronation du bras gauche fait passer le manche vers l'arrière, le bras droit sera obligé de reculer et la main droite sera derrière la main gauche, alors que normalement, les deux mains sont au même niveau l'une que l'autre. Ca ne sera pas une position très agréable.

En plus, après un certain degré de pronation (après 90° de rotation disons), ça rompt la solidarité d'action des 2 mains. C'est alors la main gauche qui agit principalement, et ça devient plus un coup-droit avec la main gauche, en parti gêné par la main droite, qu'un revers à 2 mains. Ceci, d'une part, parce que le bras droit étant en arrière n'est plus en position de donner de la force dans le coup et donc, n'intervient plus, et d'autre part, parce que le bras gauche prenant le controle du mouvement, le cerveau aura tendance à désactiver le bras droit en tant que bras moteur du coup. On pourrait aussi faire la pronation avec le bras droit en tant que bras actif. Mais, puisque le bras qui fait la pronation a tendance à désactiver l'autre, la puissance dégagée serait encore beaucoup moins grande vu que le bras droit n'est pas du tout dans une bonne position pour faire quelque chose de puissant à lui tout seul.

On peut penser que le danger de faire travailler un seul bras est assez évident à voir et donc, à éviter. Peut-être, mais, on peut glisser progressivement d'une pronation qui ne dépasse pas les 90° avant la frappe à une pronation qui les dépasse. Ce qui peut également s'accompagner d'un glissement progressif vers une pronation ou le bras droit adandonne de plus en plus son role de bras participant au mouvement. Et ou le bras gauche devient de plus en plus le bras qui fait tout. D'où une perte progressive de puissance. Il peut être difficile de se rendre compte de ce genre d'évolution lente.

Toutefois, sur les 90 premiers degrés de rotation, la pronation peut être faite avec l'intervention conjointe des deux bras. Du coup, on obtient une pronation assez puissante. Elle ne pourra pas être utilisée après que la main gauche ait dépassé la main droite. Elle devra être réalisée avant l'impact, un peu après le début de rotation du corps.

On va donc se servir de cette propriété pour réaliser la pronation. Ca va être une affaire de timing. Jusqu'à la frappe, on va se servir des deux mains pour faire la pronation, en veillant bien à ne pas faire une pronation de plus de 90°. Il faut qu'à la frappe, les deux mains soit parallèles au filet, pas plus. A la frappe, les 90° de pronation ont été réalisé. C'est après la frappe qu'on peut avoir la main gauche avancée par rapport à la main droite ; avec le bras gauche qui intervient seul pour finir les 90° de pronation supplémentaire (voir 110°). Dans la mesure ou la frappe à déjà été faite, ça n'est plus génant qu'un seul bras intervienne pour finir la pronation.

A quoi va servir cette pronation ? A recouvrir le mouvement plus que d'habitude et faire une balle qui sera moins haute que sans ce recouvrement. Balle qui, en même temps d'être recouverte, sera liftée. C'est ce qu'on voit sur l'image avec Seles. Toutefois, ça ne servira pas forcément qu'à ça (ce qui donnera des gestes différents de ceux de Seles et des implications du corps différentes également). Ca pourra aussi servir à lifter la balle en lui donnant une trajectoire plus haute (dans ce cas, le corps ne se contorsionne pas (ou pas autant) pour permettre le recouvrement de la balle).

Si on cherche à recouvrir la balle, la position du corps sera influencée par la pronation. Dans la mesure où le recouvrement de la balle implique, contrairement aux coups à une main, une contorsion du corps, l'implication du corps est quelque chose d'encore plus important que pour les coups à une main. Il sera nécessaire, de basculer le tronc sur le coté pour que le bras gauche ne soit pas amené à être trop haut (il serait obligé de l'être, si on ne basculait pas le tronc). Cette bascule servira également à participer avec la bras au mouvement recouvrant de la raquette. Sans une intervention assez active du corps, c'est assez difficile d'avoir un bon revers à 2 mains recouvert.

On pourrait se demander s'il n'y a pas moyen de faire quelque chose qui donne un résultat un peu sembable à une pronation, en jouent sur le fait d'avancer un des bras par rapport à l'autre. Mais, en fait, ça n'aboutit pas à grand chose. On ne peut faire ça qu'avec les bras à l'horizontal (sinon, il y a pronation au moins d'un des deux bras). Et la pronation obtenue est très faible en degré (ça donne une rotation total de seulement 20°). Parce que la limitation vient des poignets. Ceux-ci ont une course très faible dans ce sens là (de 20° justement). Donc, ça ne donne pas grand chose. Le seule moyen de faire la pronation de la raquette vient du moyen habituel : une pronation des bras.

 

L'accompagnement :

La fin du mouvement est la suite logique de ce qui s'est passé avant. Ici, l'accompagnement de Connors est parfait. Le tronc a basculé vers l'avant, avec le pied droit (le gauche pour un droitier) qui reste en arrière pour maintenir l'équilibre du corps sans lequel le joueur ne pourrait faire un coup aussi puissant (car en perdant l'équilibre, le cerveau penserait d'abord à rétablir son équilibre au lieu de faire le mouvement jusqu'au bout). Le pied gauche a avancé pour continuer à garder l'équilibre. C'est une variante des deux façons de faire possibles : soit une avancée du corps avec avancée du pied gauche (pour un droitier) et rattrapage de l'équilibre sur celui-ci, soit, pas d'avancée du corps et une bascule statique autour du pieds gauche qui serait déjà mis en avant au départ.

L'accompagnement est parfait, mais en fait, il ne pourrait pas être moins long, vu la puissance qui a été certainement mise dans le mouvement. Les bras accompagnent bien loin le mouvement, ajoutant ainsi (grace à la bascule du tronc), 30 ou 40 cm à la distance sur laquelle se réaliserait le mouvement sinon.

On remarquera la controsion du corps de Seles pour recouvrir la balle. Du coup, l'épaule gauche est plus basse que l'épaule droite, alors que dans le cas de Connors, c'est l'inverse.

 

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