Le service

 

 

Le mouvement des débutants

Le mouvement des joueurs moyens

 

Le service, un problème compliqué

 

Le mouvement du service est potentiellement le plus compliqué des coups. Il est encore plus compliqué que le revers, qui est lui-même plus compliqué à mettre en place que le coup-droit. Plusieurs choses contribuent à cette complexité : Avant toute chose, il faut avoir conscience des problèmes rencontrés au service pour comprendre le mouvement.

Le bras

1) Le passage du bras vers l'avant est potentiellement compliquée, pas facile ; 2) Le bras n'a pas une longueur de course aussi grande (vers l'arrière ou l'avant) qu'avec les coups comme le coup-droit (ce qui le rend beaucoup moins intuitif, puisque, pour le coup-droit, même si la rotation du corps n'est pas parfait, l'avancée du bras supplée facilement à ce manque). Les muscles utilisés sont faibles. Autant, sur les coups ou il est en dessous de l'épaule, il a une longue course de rotation autour de l'épaule, autant, au dessus, il a une course de rotation minime. Course de rotation qui n'est pas forcément moins importante que lorsqu'on remonte, mais, quand on remonte le bras, le crops descend et compense cette remontée, permettant le maintient d'une trajectoire horizontale, alors qu'ici, c'est le contraire, la descente du corps va dans le même sens que le bras, ce qui précipite la descente de la raquette plutot que de la contrecarer et de maintenir la trajectoire horizontalement 3) la puissance transmise par la rotation du corps peut être annulée par une mauvaise position du bras ; 4) les champions font un mouvement compliqué avec leur bras, un vrai salmigondi, compliqué à comprendre, alors que pour le coup-droit, par exemple, le mouvement du bras est assez simple et donc, simple à comprendre. Si l'extension du bras est quelque chose de simple à réaliser, la pronation l'est beaucoup moins. Donc, la pronation n'est arrière et avant n'est pas facile à réaliser correctement. Il n'est pas si évident d'en tirer la substantifique puissance.

Le corps

1) l'optimisation de la rotation du corps n'est pas évidente. Et on n'a pas l'habitude de l'optimiser autant dans les autres coups. Alors qu'ici, la rotation du corps est beaucoup plus importante que pour les autres coups ; 2) Et puis, si, lors de la position d'attente, les épaules sont tournées à 90°, lors du mouvement de préparation il y a un risque, si on n'y prend garde, qu'elles reviennent parallèles au filet et que lorsque le mouvement commence, elles soient déjà complètement revenue vers l'avant

Le mouvement

1) la distance de mouvement, si le mouvement est mal effectué, est potentiellement faible avec de fortes variations de trajectoires possibles en peu de temps, ce qui diminue la précision. 2) la forme de la trajectoire de la raquette est plus ronde que pour les autres coups. Du coup, il y a des risques d'avoir un arrondi trop serré, notament lorsque la raquette parvient au sommet de la trajectoire, puis redescend.

Le lancer de balle

1) le lancer de balle, s'il est mauvais, peut aboutir à un mauvais mouvement. Le fait qu'on lance la balle au lieu qu'on soit obligé de se placer par rapport à une balle lancée par l'adversaire peut sembler être un avantage. Mais, si on ne sait pas exactement ou envoyer la balle et quand, ça peut diminuer énormément l'efficacité du mouvement ; 2) Par ailleurs, on pourrait penser que le fait qu'on lance soit même la balle au service et qu'on soit immobile est un avantage, par rapport aux coups où c'est l'adversaire qui vous envoie la balle et ou on doit bouger pour s'y adapter, puisque alors, on maitrise l'ensemble du coup et on n'a pas à gêrer le mouvement du corps. Mais, tant qu'on ne maitrise pas parfaitement son lancer et son mouvement, ce n'est pas si sur que ça. Le fait qu'on soit immobile et que la balle redescende rapidement fait qu'on peut difficilement s'adapter au mouvement de la balle s'il le lancer n'est pas bon. Et le lancer en lui-même n'est pas évident ; 3) Le problème est qu'on peut facilement commettre l'erreur d'adapter son mouvement au lancer de balle. Et on peut partir sur un mouvement complètement inadapté. On a tendance à oublier le bon mouvement au profit du mauvais.

D'une façon générale

1) le coup étant plus haut que la tête, il est plus difficile de situer le mouvement du corps par rapport à la balle, alors qu'en coup-droit, par exemple, on n'a quasiment pas ce problème. Donc, le fait qu'on frappe plus haut pourrait sembler entrainer un coup plus facile, mais ce n'est pas forcément le cas ; 2) il faut envoyer la balle le plus rapidement possible dans un coin restreint du court ; 3) Souvent, le joueur moyen ne maitrise pas les effets au service. Du coup, il a le choix entre un service sûr mais lent, ou un service rapide (s'il y arrive), mais très risqué.

 

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En résumé, par rapport aux autres coups, la puissance du bras est très faible et le passage de l'arrière du corps vers l'avant n'est pas pratique du tout. Du coup, le bras participe assez peu à l'action. Le mouvement du bras se fait dans une position ou les muscles les plus puissants mis en oeuvres sont moins à l'aise. D'ailleurs, ce sont des muscles moins puissants que pour le coup-droit qui sont mise en oeuvre. Le recul du bras est moins grand et sa rotation aussi. La fin du mouvement est aussi allongée pour le corps, mais moins pour le bras.

En fait, c'est plus compliqué à à peu près tous les niveaux. Donc, le mouvement le meilleur est beaucoup moins évident à trouver que pour le coup-droit.

 

 

Le mouvement générique

 

Ce qui donne la puissance au service : la rotation du corps

 

Après réflexion, je pense que ce qui donne principalement la puissance au service, c'est la rotation du corps. La pronation du bras n'intervient que comme appoint. Et l'avancée du bras n'intervient pas ou quasiment pas. Mais, pour que la rotation du corps permette d'obtenir une bonne puissance, il faut bien l'optimiser. Or, un certain nombre de choses, de façons de faire, viennent gêner la rotation du corps et peuvent diminuer énormément son efficacité. C'est ce qui entraine que les débutants et les joueurs moyens optent pour d'autres solutions que la rotation du corps pour donner de la puissance au service. Il faut donc analyser tout ce qui gêne l'exécution d'une bonne rotation du corps. Quel est le role du bras dans cette façon d'apréhender le mouvement ? Eh bien, il a quand même une part active, puisqu'on peut penser qu'avec la pronation, il apporte disons 20 % de la puissance totale. Mais, il a un rôle surtout d'accompagnement. Il faudra qu'il se déplie au bon moment. Donc, les quatre axes de recherche pour obtenir de la puissance au service vont être : 1) optimisation du mouvement de rotation du corps ; 2) suppression de tous les éléments gênant cette rotation ; 3) optimisation du bras de levier apporté par le bras ; 4) optimisation du mouvement de pronation du bras

L'optimisation de la rotation du corps n'est pas intuitive. C'est parce que j'ai mis longtemps à bien appréhender ce problème de la rotation que j'ai mis longtemps à comprendre comment obtenir le plus possible de puissance au service, et donc, à comprendre le mouvement du service. C'est pourquoi ce chapitre sur le bon mouvement du service est en chantier depuis si longtemps. Quand on a compris ça, quelque part, le service est un des coups les plus simples. Mais tant qu'on ne l'a pas compris, c'est un des coups les plus compliqués.

Sur quoi se base l'optimisation de la rotation ? Comme on pourra le voir plus loin, et comme on a pu déjà le voir pour le revers à deux main, ça se base sur le fait de plier la jambe et également, d'introduire un décalage entre l'orientation de la jambe arrière (la jambe est orientée de trois-quart par rapport au filet) et le tronc (orienté à 90° par rapport au filet). Et c'est la remise du corps dans le sens de la jambe (qui, elle reste plus ou moins fixe dans son orientation) qui va entrainer la rotation du corps vers l'avant. Et cette rotation sera très puissante, puisque basée sur les muscles de la jambe, de la cuisse et de la hanche, qui sont très puissants. Par ailleurs, plus le bras de levier est long, plus la vitesse de frappe est importante. Le bout d'un baton de 10 mètres qui fait une rotation de 90° en une seconde va plus vite que le bout d'un baton de seulement 1 mètre faisant cette même rotation en une seconde. Donc, il faut que le bras se mette dans le prolongement des épaules et soit le plus déplié possible pour profiter à plein du maximum de bras de levier.

En fait, la facilité d'optimisation de la rotation dépend des coups. Pour un coup comme le coup-droit, par exemple, l'optimisation de la rotation du corps est plus intuitive que pour le service. On plie facilement la jambe, on introduit le décalage entre la jambe et le tronc plus facilement aussi. C'est pourquoi on arrive à donner une certaine puissance assez rapidement en coup-droit (en plus du fait que le bras intervient plus). Et puis, le bras est souvent (mais pas tout le temps, d'où des variations de puissance, compensées plus ou moins par l'action du bras) dans le prolongement des épaules et augmente le bras de levier de la rotation du tronc.

Pour le service, on n'introduit généralement pas naturellement ce décalage entre l'orientation de la cuisse et celle du tronc. Comme on tourne forcément un peu, il y a un minimum de décalage, mais faible. Et du coup, la puissance de rotation est faible elle aussi. Quand bien même, parfois, on fait ce décalage et on introduit une rotation puissante ; pour frapper le plus haut possible, on lève le bras le plus haut possible. Du coup, il n'est pas dans le prolongement des épaules, ou, au moins, pas de façon optimum. Et le bras de levier n'optimise pas ou peu la rotation du corps qui, du coup a été optimisée inutilement (d'ailleurs, le fait de ne pas mettre le bras dans la situation d'optimiser la rotation du corps introduit un coup plus basé sur la puissance de pronation du bras, et donc une façon de faire le coup différente). Deux raisons qui font que la rotation du corps est généralement très peu optimisée et donc, que ce coup est souvent lent. Bien sur, s'ajoute à ça le fait que les joueurs moyens font souvent leur coup de façon lente, et que, de ce fait, même s'ils introduisaient la bonne façon de faire pour optimiser la rotation, celle-ci s'apparenterait plus à une plus ou moins lente remise vers l'avant qu'une rotation rapide.

Parfois, n'ayant utilisé aucune des sources de rotation citée, on utilise le basculement du tronc vers l'avant (et donc, vers le bas), pour trouver une petite source de rotation.

 

Position d'attente

 

Sur la position d'attente, on va donc avoir les épaules tournées à 90° par rapport au filet, voir un peu plus. Et les pieds feront une ligne également orientée à 90° par rapport au filet, voir un peu plus.

ou

La prise de raquette est de préférence une prise marteau (voir le lexique). Certains utilisent une prise de coup-droit eastern. Ca permet de privilégier une frappe assez à plat. Alors que la prise marteau est plus polivalente et permet de frapper aussi bien à plat qu'avec effet (slicé ou lifté). Les débutants utilisent souvent une prise de coup-droit semi-western pour pouvoir mieux pousser la balle.

A part ça, il y a peu de choses à dire sur la position d'attente. Les bras sont en position basses.

 

La préparation

 

On peut remarquer que, contrairement aux coups de fond de court, où on fait aller vers l'arrière le coup avant de le faire à nouveau aller vers l'avant, pour le service, on est plus ou moins déjà en position. Les épaules ont été mises à 90° avec le filet par exemple. Peut-on pour autant considérer que dès qu'on commence à bouger, le mouvement commence et donc, que la préparation est finie ? Non. Parce qu'il y a un certain nombre de choses qu'on met en place à ce moment-là et qu'on peut considérer comme une préparation. Donc, il faut se poser une autre question. Jusqu'où va la préparation ? Est-ce que lorsque les épaules se mettent à tourner vers l'avant, on peut considérer que le mouvement à démaré ? Non. Dans la mesure ou il y a différents retards (c'est à dire, que tous les éléments du mouvement total, ne démarrent pas tous en même temps), il faut considérer chaque mouvement indépendemment les uns des autres. Ou alors, ne considérer que le mouvement à commencer que lorsque le dernier élément a commencé à quitter sa phase de préparation pour entamer ce qu'on peut considérer comme étant son mouvement. Vu qu'il y a certains éléments qu'on peut vraiment considérer comme ayant commencé leur mouvement lorsque le dernier élément finit sa préparation, je pense qu'il faut considérer chaque élément du mouvement individuellement. Donc, il faut dire à quel moment tel élément à fini son mouvement.

Pour le corps, la préparation est finie quand il est penché vers l'arrière et que les épaules ont encore un peu tourné par rapport à la position d'attente. Pour les jambes, c'est lorsqu'elles se sont pliées et mises en position pour faire démarrer le mouvement du corps. Pour ces deux éléments, c'est simple. Le problème du bras est plus compliqué. Il faut distinguer le bras de l'avant-bras. Le bras est en fin de préparation en même temps que le corps et les jambes. Mais, pour l'avant bras, c'est différent. Il a finit sa préparation en matière de pliage par rapport au bras, mais pas en matière de pronation arrière. Lorsque les jambes, le corps et le bras seront déjà partis vers l'avant, il finira sa pronation arrière. C'est pour ça qu'on verra ce mouvement de pronation arrière dans le chapitre "préparation", alors que lorsque ce mouvement se fait, tous les autres éléments sont déjà partis vers l'avant (ce qui pourrait faire penser qu'il fait plutot parti du chapitre "mouvement").

Durant la préparation, on va donc se positionner de façon à ce que le mouvement de rotation du corps puisse se faire dans les meilleures conditions.

 

Mouvement et position des jambes et du corps

Mouvement et position des jambes

Comme pour d'autres coups, les jambes lors du mouvement vers l'avant, vont faire une rotation et une avancée. Durant la préparation, on les plie donc pour que cette rotation et cette avancée puissent se faire par la suite lors du mouvement. Les pieds font une ligne plus ou moins orientée à 90° par rapport au filet.

On constate que la position des pieds d'Ivanisevic est différente de celle des pieds d'Agassi. Ivanisevic avance le pied arrière, tandis qu'Agassi reste avec le pied arrière en arrière. En fait, on va voir que tout au long du mouvement, les jambes peuvent avoir plusieurs positions, sans que ça n'interfère trop avec un bon mouvement. Cela dit, c'est toujours le pieds droit qui sert de pied d'appui. Le poids du corps repose sur ce pied et c'est lui qui donne l'impulsion principale, même s'il est aidé par l'autre pied.

Il faut se méfier d'une chose. Lorsqu'on avance les pieds pour mettre les jambes vers l'avant, la jambe arrière peut décoller légèrement du sol. Et finalement, on ne repose plus que sur la jambe avant qui va servir de jambe d'impulsion du mouvement. Ou alors, la jambe arrière repose légèrement sur le sol, et ne participera à l'impulsion qu'assez moyennement. Alors que c'est elle qui doit servir de jambe d'impulsion principale. Donc, il faut bien veiller à garder le pied arrière posé sur le sol dans une position permettant de donner une forte impulsion.

Mouvement et position du corps

Les épaules sont donc tournées à 90° par rapport au filet (voir un peu plus). Il y a un décalage entre l'orientation du tronc (et donc, les épaules) et celle des jambes. Alors que, comme déjà dit, les épaules sont tournées à 90° par rapport au filet, les jambes sont orientées presque vers l'avant. C'est ce décalage qui, en obligeant le tronc à se remettre dans l'axe des jambes, va permettre de développer une puissance de rotation du corps importante.

Il ne faut pas confondre tronc et épaules. Avoir les épaules tournées par rapport à l'orientation des jambes mais garder le bas du tronc (puisque les épaules sont le haut du tronc) dans le même sens que les jambes est relativement inefficace et peut être source de blessure

ou

Il faut bien y faire attention, parce qu'on peut avoir tendance à remettre les épaules et le tronc dans le prolongement des jambes qui, elles, sont orientée plus vers l'avant. En faisant ça, on n'aurait plus beaucoup de distance de rotation lors du mouvement et ce dernier serait donc bien moins puissant (dans l'exemple ci-dessous, la rotation ne serait plus que de 40° au lieu de 110 ou 120°).

En ce qui concerne la position verticale, la ligne des épaules est penchée à environ 35° par rapport au sol.

Le tronc, lui, est légèrement penché en arrière (donc, vu qu'il est tourné, il est penché en arrière sur le coté). On peut faire une préparation avec le tronc droit également, mais la courbe du mouvement sera légèrement différente. Le fait de pencher le tronc va permettre d'obtenir une distance de rotation supplémentaire : une rotation vers le haut. En fait, la rotation va aller vers surtout vers le haut (enfin, disons une oblique plutot verticale) au tout début du mouvement (un peu sur le coté également). Puis, le tronc se redressant, le mouvement partira vers l'avant et vers le coté, plus à l'horizontal. Si on veut mettre du lift, on fera en sorte de conserver un mouvement avec une oblique assez verticale.

Donc, selon qu'on voudra faire un coup slicé, lifté ou plat, on dosera différemment le mouvement vers le haut et vers le coté. Ce qui aboutira à des préparations légèrement différentes. Si on veut plutot slicer le service, on penchera un peu moins le corps pour faire partir le coup plutot sur le coté que vers le haut (même si on le fera partir un peu vers le haut). Si on veut plutot le lifter, on privilégiera un mouvement vers le haut et moins sur le coté. Du coup, on préparera avec le corps plus penché (c'est pour ça que quelqu'un comme Edberg, qui liftait fortement ses services se penchait pas mal en arrière à la préparation). Cela dit, on n'aura rarement des coups uniquement liftés et des coups uniquement slicés. Ce sera toujours un mélange de slice et de lift. Mais, les dosages seront différents selon le resultats qu'on veut atteindre.

Sur le service plat, on ira un peu plus vers l'avant, et moins sur le coté. Mais, là, il s'agira surtout de tenir la raquette d'une façon légèrement différente pour qu'elle arrive à angle droit par rapport à sa propre trajectoire. Donc, ce sera plutot du coté de la position du bras qu'il y aura une modification. Même si le mouvement du corps sera légèrement différent d'un coup slicé.

Si on faisait un mouvement sur le coté, on ne pourrait pas profiter de la baisse de l'épaule. Celle-ci ne servirait en définitive pas à grande chose. Pour que cette baisse de l'épaule serve, il faut faire un mouvement vers le haut, qui va se transformer petit à petit en mouvement vers l'avant, le haut et le coté (un mouvement oblique quoi).

 

Position du bras droit

vue de dos

On constate deux choses ici : le bras est plus ou moins dans le prolongement de la ligne des épaules et l'ensemble bras/avant-bras est plié.

Pourquoi met-on le bras et l'avant-bras dans cette position pliée ? Après tout, dans la mesure ou l'ensemble bras/avant-bras n'intervient dans la puissance donnée au coup que via la pronation, à la préparation, on pourrait le déplier tout en gardant une pronation arrière. En fait, je pense que ça sert à économiser l'énergie de rotation du corps. Si le bras était déplié, on ne pourrait pas faire une rotation aussi puissante, ou, plutot, une partie de l'énergie de rotation serait perdue à cause de l'inertie du bras déplié. Et puis, je pense également que le fait de déplier le bras pendant le mouvement permet de s'adapter à la position de la balle si celle-ci n'est pas exactement dans la trajectoire de la raquette (en le dépliant un peu moins que prévu, par exemple). Tandis que si le bras est déjà tendu, il n'y aurait pas cette possibilité d'adaptation. Enfin, je pense que le garder déplié introduirait une certaine tension dans le haut du corps. C'est plus fatiguant d'avoir le bras tendu pendant qu'on se penche légèrement vers l'arrière. C'est possible de le faire, mais ce n'est pas pratique, c'est fatiguant et ça doit ralentir le mouvement.

Le fait de garder la raquette près du centre de rotation au début, permet de s'affranchir du problème de l'inertie de la tête de raquette qui oblige dans d'autres coups d'avoir, au début du mouvement, la ligne main/tête de raquette dans le sens du mouvement (je dis au début, parce qu'à l'impact, elle est forcément perpendiculaire au mouvement). Donc, la ligne main/ tête de raquette, ici, peut être, au début, perpendiculaire au mouvement sans problème. C'est pour ça que la tête de raquette est le long du dos au départ.

En ce qui concerne le bras, on pourrait peut-être mettre le coude plus haut que les épaules. Il suffirait ensuite de déplier le bras pour le mettre en position déplié à l'impact. Mais, ça prendrait un peu plus de temps. Donc, ce n'est pas forcément indiqué. Ce n'est pas une position qui pose forcément problème. Mais, à priori, la position décrite précédement est meilleure.

A noter que l'angle entre la main et l'avant-bras n'est pas de 90°, mais plutot de 115/125°, comme il le sera à la frappe.

 

Le lancer de balle

Pendant que le corps se met en place, on effectue le lancer de balle.

Le lancer de balle offre un avantage qui est de pouvoir choisir exactement l'endroit où frapper la balle. Et d'optimiser totalement le mouvement en fonction de cet emplacement. Mais, inversement, il offre le désavantage si le lancer est toujours mauvais, que le service soit lui aussi toujours non optimal. Cette nécessité de lancer la balle soi-même introduit un facteur supplémentaire dans le problème. Un facteur potentiel de complication et d'erreur, mais aussi, quand ça marche, de contrôle quasi total sur l'ensemble du coup.

Au service, on bouge pour frapper, mais, avant le mouvement de frappe, on ne peut pas se déplacer pour aller vers la balle. Et, à la frappe, on bouge selon une séquence réglée à l'avance qu'on ne peut pas ou très peu modifier une fois le mouvement lancé. Donc, le lancer de balle revet une importance toute particulière. Il est très important que la balle se trouve juste dans la trajectoire du mouvement. Ainsi, on peut maximiser la vitesse du mouvement. Si la balle n'est pas sur la trajectoire de l'ensemble du mouvement, alors, on devra réadapter le mouvement pour qu'il frappe la balle. Et du coup, on sera obligé de diminuer fortement la vitesse du mouvement. On ne fera pas un mouvement optimum du point de vue de la vitesse d'exécution. Le coup devant être particulièrement puissant, le déplacement du corps a très peu de degrés de liberté, donc, le placement de la balle a très peu de degrés de liberté également. D'où l'importance d'un lancer de balle parfait.

Le lancer de balle conditionne la façon de faire le mouvement et inversement, le mouvement influence le lancer de balle. Mais, bien sur, c'est le mouvement qui doit contionner le lancer de balle. Donc, on part du mouvement pour déduire l'endroit ou il faut lancer la balle. On réfléchit au mouvement optimal, puis, seulement après, on sait où il faut frapper et donc où lancer la balle. Ce n'est pas l'inverse (partir du lancer pour aller vers le mouvement. C'est à dire, choisir le meilleur endroit pour lancer, pour ensuite décider du meilleur mouvement). On n'adapte donc pas le mouvement au lancer de balle, c'est le lancer de balle qui doit s'adapter au mouvement.

Donc, si le lancer est toujours mauvais, le service sera toujours non optimal. Ce ne sera pas comme pour un mouvement qu'on sait faire, mais, qui, par un mauvais mouvement de lancer ponctuel, s'éloigne ponctuellement de l'optimum. Ce sera un mouvement toujours non optimum. Un mouvement adapté au mauvais lancer. Si on sait quel est le mouvement otpimum et le lancer correct ça reste ponctuel. Si on ne le sait pas, les risques de dérives sont de 100 %. C'est ce qui fait en partie que les joueurs moyens ont un service instable, qui peut être bon pendant 1/4 d'heure, puis devenir mauvais. Le problème des débutants et joueurs moyens, c'est justement de lancer la balle sans trop savoir, ni même réfléchir où la placer.

Donc quel est le bon lancer de balle ? Hé bien, c'est simple, comme on l'a vu, il faut d'abord comprendre comment faire un mouvement optimum. Et ensuite, seulement, on décide de l'endroit ou il faut lancer la balle. Bref, il suffit de faire quelques mouvements de service à blanc, de voir quel est l'endroit de la frappe. L'endroit estimé de la frappe est l'endroit ou il faut envoyer la balle : latéralement et longitudinalement. Précisemment, je dirais qu'il faut lancer la balle à 30 cm à droite du pied gauche (le pied avant) et environ 10 cm devant. Peut-être 40 à 50 cm à droite selon la longueur des bras. Ca tombe bien, pour l'envoyer à cet endroit, le bras gauche est dans une position agréable et naturelle à cet endroit : comme on peut le voir sur le dessin, il fait un angle d'un peu plus de 90° avec la ligne des épaules.

C'est pour ça que je pense qu'il faut réfléchir particulièrement à la technique du service. Mais ce n'est pas suffisant. En condition d'exercice, à cause de cette adaptation forcée au lancé, on peut être amené à adapter un mouvement bien conçu au lancer, et faire, du coup, un mouvement éloigné du bon mouvement. Donc, en situation d'excercice, il faut, à mon avis, faire des mouvements à blanc permettant de bien se rappeler du bon mouvement, puis, faire des services réels. Ensuite, une fois les service réels commencés, tant qu'on n'a pas l'impression de suivre totalement bien le bon mouvement, il faut alterner des mouvement à blanc et des mouvements réels.

 

Se pose aussi la question du timing du lancer par rapport aux autres mouvements du corps. C'est un problème qui est assez important. Le problème, ce n'est pas tellement la synchronisation ou non des deux bras, mais plutot le fait de bouger le corps pendant que le bras fait le lancer. L'enjeux, ici, c'est une réussite au service plus stable.

On peut se dire, d'une façon naturelle, qu'il suffit de monter le bras qui effectue le lancer de balle, de monter le bras qui va frapper et mettre le corps en position de frapper (donc, tourner un peu plus les épaules, fléchir les jambes, basculer la ligne des épaules vers l'arrière), tout en même temps.

Mais, il faut tenir compte du fait que le mouvement du corps va se faire durant le lancer et que ça modifie la position de la main. Du coup, le lancer peut en être affecté et être dévié par rapport à l'endroit qu'on visait initialement. Notamment, la balle peut être lancée un peu plus en arrière que ce qui est optimal (peut-être 10 ou 15 cm en arrière). Et puis, on baisse le corps en fléchissant les jambes, ce qui modifie la vitesse verticale et la hauteur depuis laquelle on lance la balle. Donc, si on veut faire un timing trop synchronisé entre le lancer et le mouvement (aussi bien de la préparation que du mouvement), c'est beaucoup trop difficile et trop source d'erreur et de précipitation. Alors, soit on peut garder cette façon de faire et essayer de compenser en gardant le bras vers l'avant pour lancer la balle au bon endroit ; soit, ce qui me semble mieux, on peut lancer la balle avant de bouger le corps.

C'est assez traitre, parce qu'il est assez difficile de se rendre compte, si on n'a pas trop conscience du problème, qu'on fait le mouvement du corps juste en même temps que le lancer ou juste après (si ça se passe vite).

Donc, il faut utiliser une autre façon de faire. Il faut lancer la balle tout en gardant le corps immobile. La balle sera lancée plus haut pour avoir le temps de faire le mouvement de préparation et de frappe. Ca permet d'obtenir une réussite au service beaucoup plus stable.

1er cas, les jambes ne bougent pas, le corps non plus, le bras droit va un peu vers l'arrière ; 2ème cas, les jambes bougent, le corps aussi, et le bras droit remonte autant que le bras gauche

Par ailleurs, en lançant plus haut, on fait un mouvement plus franc, plus net, plus précis. Tandis que si on lance à seulement 1 mètre, c'est peu et on doit donc doser très précisément la force. Ce n'est pas évident. En plus, dans le deuxième type de timing, on peut lancer plus ou moins haut, on peut s'adapter après. Donc, un écart de 40 ou 50 cm n'est pas important. Le dosage très précis de la force n'est pas trop important.

 

Tout ça nous amène à la question de la hauteur à laquelle on va envoyer la balle.

Une fois réglé le problème du positionnement de la balle latéralement et longitudinalement, ce qui est un problème statique, il reste un autre problème, dynamique celui-là. La balle monte, puis, retombe, elle se déplace de bas en haut et de haut en bas. Ce positionnement n'est donc pas défini une fois pour toute, une fois le lancer effectué. Donc il faut régler le problème de la hauteur à laquelle envoyer la balle. En fait, c'est fonction de la rapidité d'execution de votre geste. Il faut que la balle soit au niveau du centre de votre raquette lorsque celle-ci sera à l'endroit de l'impact. Donc, il faut adapter le lancer de balle au rythme, à la vitesse de votre mouvement. Si, après avoir lancé la balle, vous faites votre mouvement jusque à la frappe en 1 seconde, il faut que la balle soit lancée à une hauteur telle qu'elle redescendra au point de frappe en 1 seconde.

Heureusement, dans la mesure où le mouvement est en général d'une vitesse donnée, on peut tout de même prévoir avec une assez bonne précision la hauteur à laquelle lancer la balle. Donc, on sait en général qu'on a une vitesse d'exécution X et qu'il faut donc par exemple lancer la balle à 1 mètre ou 1m50 plutot qu'à 2 mètres.

Donc, puisqu'il n'y a pas de hauteur absolue à laquelle lancer la balle, la question qui se pose est une question plutot de l'ordre de l'à peu près : faut-il lancer la balle plutot basse ou plutot haute ?

Le fait de lancer la balle bas implique qu'on va lancer le mouvement de frappe immédiatement après la phase de préparation et qu'on aura aucun temps pour voir où à été lancée la balle. On lance donc le mouvement presqu'à l'aveuglette en espérant qu'on a bien lancé et que la balle se trouvera bien au bon endroit quand la raquette arrivera à la zone de frappe. Ce qui implique que le lancer doit être parfait. C'est une méthode source de précipitation et d'erreurs. Si on a choisit la méthode du "tout en même temps", on a une façon de faire qui n'est pas très bonne en ce qui concerne la precision du lancer et qui va augmenter la précipitation éventuelle. Donc, plutot une méthode à éviter. Si on lance sans bouger le corps, ça permet d'augmenter la précision du lancer et donc, de limiter les erreurs potentielles. Mais, même là, en lançant bas, on fait quand même un mouvement précipité source d'erreurs de positionnement, de timing, etc... Donc, quelque soit la méthode, un lancer bas entraine un enchainement trop rapide entre le lancer et le mouvement (aussi bien de la préparation que de la frappe) qui est trop source de précipitation et donc, d'erreurs. A noter que la méthode de préparation "tout en même temps" implique plus ou moins de lancer la balle basse. A moins de vouloir rester en position de fin de préparation pendant un certain temps, ce qui n'est pas très agréable.

Donc, je pense qu'il est préférable de la lancer plus haut que strictement nécessaire pour s'acheter un peu de temps d'exécution. Dans la mesure où on voit la hauteur à laquelle elle arrive et où on continue à la voir du coin de l'oeil pendant qu'on exécute le mouvement, ça ne pose pas de problème. En fait, on n'est pas obligé de faire correspondre totalement le timing du mouvement de frappe et celui du mouvement de la balle en hauteur. Lorsque on a fini la préparation, on a donc un petit temps durant lequel on peut observer où se trouve la balle et donc, quand commencer le mouvement. Donc, ce n'est pas vraiment : préparation/lancer de balle + mouvement ; mais plutôt, lancer de balle/début de préparation + fin de préparation + temps d'arrêt pour voir où est allé la balle + mouvement. Accessoirement, mais c'est important, ce temps d'arrêt permet aussi de voir où est la balle latéralement et longitudinalement.

L'inconvénient, c'est que les conséquences négatives d'une imprécision du lancer sont légèrement augmentées. Si on lance une balle à un mètre de hauteur et qu'elle a dévié légèrement, elle déviera de, au hasard, 10 cm. Tandis que si elle est lancée à 2 m, alors, elle déviera de 20 cm (peut-être même un peu plus, si elle continue à dévier en tombant). Par contre, le lancer est peut-être plus franc que si on doit lancer seulement à 1 m et donc, peut-être plus précis latéralement et longitudinalement que si on lance bas. Si on lance bas, on doit doser précisément la hauteur du lancer, ce qui est un peu délicat (le bras n'est pas forcément très précis sur ce genre de courte distance). On doit se préoccuper de ne pas lancer trop haut. Donc, on doit se préoccuper de la hauteur à laquelle on lance en plus de la direction latérale et longitudinale. On introduit une préoccupation supplémentaire. Quand on lance haut, on n'a pas vraiment à se préoccuper de ça. On peut plus se concentrer sur l'endroit où on lance la balle latéralement et longitudinalement. Donc, bon an mal an, je pense que le lancer est plus précis quand il est plus haut.

Le seul inconvénient sur lequel on ne peut pas agir, en ce qui concerne la précision d'une balle lancée haute, c'est qu'en extérieur, avec du vent, la balle peut être plus déviée que si elle est lancée basse.

 

 

Le mouvement

 

Les abdominaux doivent etre bien tendus pour s'opposer au mouvement violent que va produire la rotation rapide du corps. Les muscles des jambes sont tendus pour produire la poussée et la rotation du corps. Le bras aussi est tendu.

Les jambes sont les premières à agir. Mais quasiment en meme temps que le corps en fait. Elles et le corps entament tous deux un puissant mouvement de rotation. Comme elles se déplient, un mouvement du corps vers le haut se réalise également. Les muscles des abdominaux et du dos étant tendus, les épaules suivent le mouvement de rotation des anches sans délais. Les épaules tournent donc rapidement pour se remettre de face.

Le mouvement du corps :

Le mouvement du corps va consister en une rotation vers l'avant et un peu vers le haut, à partir, au départ, d'une position presque perpendiculaire au filet et un peu penchée vers le sol (mais, pas forcément). Il y aura également une remontée de l'épaule droite (pour un droitier), les épaules étant penchées au départ avec l'épaule droite plus basse que l'épaule gauche. Comme on l'a vu plus haut, le mouvement de rotation va donner une distance de mouvement vers l'avant d'environ 70 cm (en comptant comme point de départ et d'arrivée, l'épaule droite). A quoi sert l'abaissement, puis, la remontée de l'épaule ? Je pense que ça sert à aider le bras à remonter.

Comme pour d'autres coups, ce mouvement s'obtient grace à l'action de la jambe droite (pour un droitier), qui se déplie et, en même temps, tourne sur elle même vers la gauche. La cuisse prend appuis sur la jambe pour se soulever.

Le dépliement de la jambe droite fait avancer le bassin vers l'avant et fait basculer le tronc de façon dynamique vers l'avant. Tronc, qui, alors qu'il faisait un angle avec la cuisse à la préparation (pour rester vertical) ; maintenant, se met dans son prolongement. Mais le dépliement de la jambe, ne serait pas suffisant pour faire tourner le bassin. Celui-ci pourrait rester plus ou moins de profil (perpendiculaire au filet, ou, au moins, de trois quart), avec une légère avancée de la jambe gauche (la jambe avant).

Il faut donc faire tourner le bassin autour de la jambe droite et de la jambe gauche (qui restent en partie fixe) pour que celui-ci se remette face au filet. Pour que ceci se réalise rapidement, et soit donc en phase avec la vitesse du mouvement, la jambe droite doit faire une rotation active : une rotation qui utilise les muscles des hanches pour être effectuée rapidement. C'est pour donner une ampleur supplémentaire à cette rotation, qu'à la préparation, on a désaxée la jambe gauche par rapport à sa position naturelle qui est d'être prependiculaire au bassin (quand on soulève une jambe, par exemple, la cuisse est dans une position perpendiculaire au bassin).

La jambe gauche pourrait éventuellement prendre en charge la rotation, mais ça ne serait pas aussi puissant qu'avec la jambe droite. Le fait que la jambe droite se déplie, qu'elle soit dans un mouvement rapide et puissant rend plus pratique cette rotation. Tandis que la jambe gauche, qui est plutot une jambe qui reste assez statique, n'est pas dans une situation de mouvement rapide.

Le positionnement des pieds au départ est très important également. C'est lui qui va permettre une plus ou moins grande rotation du corps au départ, et une rotation aisées ou non.

Il va également y avoir une bascule du tronc sur le coté. Ce qui va amener l'épaule droite vers le haut. Cette bascule du tronc permet de faire monter la raquette pour frapper la balle plus haut que si les épaules restaient à l'horizontale.

Quel est le centre de la bascule des épaules ? La tête. Donc, la tête reste à peu près à la même hauteur, tandis que l'épaule droite monte et l'épaule gauche descend. Vu que les jambes se déplient, le tronc, et donc, la tête, va monter un peu, mais pas énormément : je dirais d'environs 15 cm. Et donc, l'épaule droite aura monté de 15 cm de plus que ce qu'elle aurait du monter si la bascule avait été faite en gardant les jambes pliées.

 

Une erreur consiste à déplier les jambes lentement et, en même temps, à avancer le bassin de telle façon que le tronc et les jambes fassent comme un arc. Et là, de lancer le mouvement, ou alors, de le faire lentement et d'accélérer vers la fin. Les jambes étant déjà dépliées, tournées vers l'avant, et avancées, elles n'ont plus aucune puissance. Le bassin s'étant avancé, le tronc n'est plus tourné par rapport à la jambe droite. Donc, on ne peut plus jouer sur cet élément non plus. Le seul (faible) élément de puissance qui restera, c'est la bascule du tronc vers l'avant. Mais elle ne s'effectuera pas de façon très rapide. C'est le même genre d'erreur qu'un joueur moyen fait en coup-droit quand il est déjà lentement revenu vers l'avant avant de lancer véritablement son mouvement à pleine puissance. Le piège, c'est que c'est une position qui n'est pas très éloignée de la bonne. Donc, on peut se dire qu'elle est équivalente, alors que c'est loin d'être le cas.

 

Le mouvement du bras :

 

Le mouvement du bras ne peut tourner autour de l'épaule qu'avec une force assez faible. Il ne reste donc qu'une source de force venant du bras : la pronation

 

1) Participation à l'optimisation du mouvement de rotation du corps

Le mouvement de l'ensemble bras/avant-bras va consister essentiellement en un dépliement du bras et de l'avant-bras. Concernant le bras seul, ça dépend de sa position. S'il n'était pas dans le prolongement des épaules, il va effectuer une légère remontée ou une légère descente afin de s'y retrouver. S'il était dans le prolongement des épaules, il ne bouge pas. Le but est que le bras et l'avant-bras maximisent le bras de levier lié à la rotation du corps. Ainsi à leur extension maximum, le bras et l'avant-bras seront en position pour que le bras de levier lié à la rotation du corps soit maximum.

Si l'ensemble bras/avant-bras n'était pas assez déplié (1), ou s'il l'était mais que le bras était trop haut (2) (faisant un angle de 90° avec la ligne des épaules), le bras de levier serait beaucoup plus court. D'où l'importance que le bras soit dans le prolongement des épaules et soit déplié. Il faut, par contre, déplier le bras progessivement. Sinon, la raquette accélérerait vers l'avant d'un seul coup et l'inertie serait importante. Tandis qu'en le dépliant progressivement, au fur et à mesure que le mouvement général avance, la tête de raquette acquiert la vitesse de rotation du corps (et donc, accélère) progressivement.

Cette façon de faire résoud complètement la problématique du passage du bras vers l'avant, puisque le bras, justement, ne passe pas (dans le sens qu'il n'avance pas par rapport aux épaules). Il reste dans le prolongement des épaules, sans avancer par rapport à elles. Il avance uniquement parce que les épaules tournent et donc, que l'épaule droite avance. Il n'intervient pas de façon autonome dans le mouvement (pour la pronation, oui, mais pas pour l'avancée rectiligne). Ainsi, cette problématique du passage du bras qui peut empoisonner beaucoup les joueurs moyens est résolue simplement. D'une façon générale, le design du mouvement du bras est résolue de façon satisfaisante. Les différents mouvement du système bras/avant-bras s'effectuent sans contorsion ni difficultés.

 

2) Et pronation du bras

L'ensemble bras/avant-bras, va également effectuer une pronation (donc, de l'avant-bras ET du bras) plus ou moins importante durant le dépliement de l'ensemble bras/avant-bras. Le bras et l'avant-bras participent ainsi à la puissance globale du coup.

Beaucoup de gens prennent ce mouvement de pronation pour un coup de poignet. Et c'est souvent ainsi qu'il est présenté dans les livres. Mais, en fait, le poignet ne participe pas. C'est bien l'avant-bras et le bras qui bougent (dans les livres, apparemment, on ne considère que l'avant-bras). Le poignet, ce n'est pas la fin de l'avant bras, c'est bien la jonction entre l'avant-bras et la main. Et là, cette articulation ne bouge pas ou peu.

Le bras n'avancera qu'à la fin, une fois l'impact effectué, pour allonger l'accompagnement et ainsi, allonger le mouvement. Donc, le mouvement du bras ira surtout sur le coté et un peu vers l'avant grace à la pronation. Donc, le coude (et tout le bras en fait) va se trouver plus ou moins dans le prolongement des épaules à la frappe.

Est-ce que la pronation est si utile pour la puissance ? On peut se le demander, puisque, si on continue dans le principe du bras de levier, on devrait avoir le bras et la raquette étendus au maximum. Donc, avoir la raquette dans le prolongement du bras. Or, pour que la pronation soit optimum, il faut que la raquette fasse un angle de 90° avec l'avant-bras. Donc, on pourrait se dire que ce qu'on gagne avec la pronation, on le perd en bras de levier.

En fait, le bras se déplie un peu bizarrement. C'est au moment où il se déplie, au début, que l'avant-bras fait une pronation arrière. On constate ici (mais, déjà avant, on pourrait le constater également), que comme dit au début, le mouvement de pronation n'est pas si évident à obtenir au service.

En ce qui concerne la position de la main par rapport à l'avant-bras, elle ne doit pas faire un angle droit (90°), mais un angle entre 115° et 125°, environ. C'est une position plus agréable pour la main et ça permet de frapper un peu plus haut (tout en conservant une assez bonne efficacité de la pronation).

En ce qui concerne le timing avec le mouvement du corps, l'ensemble bras/avant-bras commence son mouvement de pronation quand les épaules commencent à être de face (logique, la distance de mouvement n'est pas assez grande pour faire un mouvement rapide en commençant trop loin en arrière), mais par contre, sa contribution à la distance de mouvement, par effet de levier sur la rotation du corps, commence dès le début de la rotation du corps (puisqu'il permet de positionner la raquette loin en arrière). Cela dit, je pense que la pronation du bras ne pas commencer quand les épaules sont complètement de face, parce que sinon, elles n'ont plus de distance de mouvement et ça coupe le mouvement (mvmt du corps puis mvt du bras). Donc, la pronation doit se faire plutot quand le corps et encore tourné à 90° + 45° (c'est à dire qu'il est de trois quart de degrés par rapport au filet).

 

Distance de mouvement totale

En combinant un léger recul du tronc, une rotation à 180° des épaules, une augmentation du bras de levier, une avancée de la jambe et une avancée du tronc, finalement, la distance de mouvement qui, au départ ne semble pas terrible, va être assez importante : dans les 2 mètres. La rotation en elle-même avec l'augmentation de la longueur du bras de levier fournie par le bras, va donner une distance d'environ 1 mètre 60. En reculant légèrement le tronc, on va avoir 10 ou 15 cm en plus. Enfin, avec la bascule du tronc, on va obtenir 15 ou 20 cm en plus. Donc, en tout, on aura entre 1 mètre 85 et 1 mètre 95. Un peu plus en fonction de la taille (peut-être 2m30 pour quelqu'un qui fait dans les 1m90). C'est à peu près identique à ce qu'on obtient avec un coup-droit ou un revers.

En fait, dans la mesure ou le mouvement est courbe (et que la courbe est suffisament douce pour pouvoir la comptabliser du début à la fin), le mouvement est beaucoup plus long que la simple droite. En fait, on a peut-être 2m50 de mouvement.

La pronation du bras, apporte surtout de la vitesse supplémentaire, puisqu'elle se fait en même temps et plus ou moins dans le même sens que les autres mouvements. Mais, comme elle continue quand même un peu après le mouvement, elle apporte une petite distance de mouvement supplémentaire. L'apport de la pronation va donc se décomposer de la façon suivante : 40 cm durant lesquelles le mouvement ajoute de la vitesse et 15/20 cm durant lesquels il ajoute de la distance de mouvement. Donc, en tout, on aura dans les 2 mètres 10 de distance de mouvement totale (en comptant en ligne droite).

En fait, si la pronation arrière n'est pas totale au moment où le bras est le plus reculé, ça enlève peut-être 15 cm au mouvement total.

 

Forme de la trajectoire

 

Grace à cette façon de faire le coup, on va obtenir une trajectoire avec une courbe bien allongée et douce aussi bien horizontalement que verticalement. Du coup, à peu près toute la rotation sera comptabilisée comme distance de mouvement.

 

Ce qui nous évitera d'avoir une courbe trop serrée comme celle-ci. Courbe qu'obtiennent souvent les joueurs moyens. Courbe ou seule la partie haute de la courbe peut être comptabilisée comme distance de mouvement efficace.

 

La fin du mouvement

Le tronc est alors totalement remis de face, voir légèrement tourné vers la droite. Le bras et l'avant-bras finissent leur pronation (du coup, la raquette finit sur le coté droit. Elle finirait sur le coté gauche s'il n'y avait pas cette pronation et que le bras avançait par rapport au corps). Le tronc a basculé. Et une des jambes est restée en arrière pour servir de contrepoids à la bascule du tronc.

Le pied qui est resté en arrière peut aussi bien être le droit que le gauche. On le constate en observant les mouvements des champions. Les uns avancent le pied droit, d'autres le pied gauche. Est-ce que ça a une incidence sur le mouvement et sur le résultat ? Je ne pense pas. Qu'on passe devant le pied arrière ou qu'on le garde en arrière, le mouvement est sensiblement le même. J'ai l'impression que lorsqu'on veut aller vers le filet, on fait passer devant le pied arrière (donc, le pied droit). Tandis que quand on veut rester au fond, on va plutot laisser le pied droit en arrière. Personnellement, je préfère garder le pied arrière en arrière. Et il semble qu'en général, les joueurs gardent leur pied arrière en arrière.

A noter que la pronation du bras et de l'avant-bras aura permis une chose importante : le fait que le mouvement de la raquette continue en parti vers l'avant lors de l'accompagnement. Donc, que la raquette ne soit pas obligée de tourner rapidement sur le coté après la frappe. Ca maintient une courbe du mouvement avec une courbe pas trop incurvée.

 

Le mouvement des débutants

Le mouvement des joueurs moyens