Le revers

 

 

Cas du revers plat sur une balle de hauteur moyenne

 

Le mouvement du débutant et du joueur moyen

 

J'ai déjà traité du mouvement des débutants et des joueurs moyens dans les principes de base. Mais c'était pour des coup-droits. Le mouvement du débutant et du joueur moyen en revers plat est beaucoup moins bon que leur mouvement en coup-droit. Par rapport à l'exemple générique que j'ai donné dans les principes de base, le coup-droit est aussi catastrophique, tandis que le revers plat l'est encore plus et que le revers coupé est entre les deux. En fait, en revers plat, leur mouvement est catastrophique et ne peut mener qu'à un coup non seulement lent, mais imprécis. C'est pour cela qu'en général, ces joueurs vont utiliser en priorité un revers coupé. En effet, celui-ci atténue une partie des problèmes que rencontrent les joueurs moyens. Il me semble donc nécessaire de présenter les défauts du revers plat des joueurs moyens avant d'aborder la partie présentant un mouvement respectant les principes de base. On traitera le revers des débutants après.

Apparemment, la préparation n'est pas trop mauvaise. La tête de raquette est relativement éloignée de son point de frappe. Seulement, le coude est lui déja bien avancé, et le retour de la raquette ne pourra se faire faire qu'avec le retour de l'avant-bras et une pronation du bras et de l'avant-bras. De plus, les épaules ne sont quasiment pas tournée. Ce qui ne permet pas d'utiliser l'élan des épaules. Qui n'est pas énorme. Mais ça fait gagner 10 ou 15 cm en plus.

Seulement, voilà ce qui arrive. Le débutant ou le joueur moyen, déployant peu d'énergie au départ, fait revenir sa raquette de face lentement. Le bras et la raquette n'ont quasiment pas d'énergie alors qu'il ne sont plus qu'à 15/20 cm de l'impact. Le problème, à ce moment-là, c'est que le bras ne peut plus avoir qu'une trajectoire vers le haut. Deux options alors, soit le joueur continue un peu plus vite sans plus. Son coup sera extrêmement lent. Soit il met alors une puissance relativement importante. Il essaye d'aller vite, mais comme le bras va vers le haut, de toute manière, la vitesse horizontale sera très lente.

 

Effectivement, on obtient ça. Le bras ne peut avoir qu'une trajectoire vers le haut. Comme, le joueur moyen engage peu son corps, son buste reste donc droit, ce qui limite encore plus les possibilités pour le bras et donc, la raquette, d'avoir une trajectoire un peu plus horizontale. La trajectoire du bras étant très verticale, celui-ci ayant commencé à acquérir de la vitesse beaucoup trop tard, et les muscles en jeux n'étant pas des plus puissants, le mouvement sera de toute façon très lent. Mais si le joueur ne cherche pas à accélérer un petit peu, alors, ce sera catastrophiquement lent. Tandis que si le joueur cherche à accélérer, le coup sera seulement très lent. Aun autre problème entrainé par cette trajectoire trop verticale : si le joueur utilise une prise semi-western, alors, l'angle de la raquette avec sa propre trajectoire étant très fermé, il y aura un grand risque de faire des bois relativement fréquemment. Et ce d'autant plus que le joueur utilisera en plus une pronation du bras et de l'avant-bras. La raquette ne frappant pas avec un angle perpendiculaire à sa propre trajectoire, il y aura en plus une perte supplémentaire de vitesse, ce dont on avait pas besoin. Cet angle de la raquette avec sa trajectoire devrait permettre d'obtenir du lift, mais comme la raquette va beaucoup trop lentement, il n'y a pas une vitesse suffisante pour imprimer ce lift, même avec une pronation du bras et de l'avant-bras. Si, au lieu d'utiliser une prise semi-western, le joueur utilise une prise marteau, il échappera au problème des bois, mais comme alors, l'angle de la raquette sera perpendiculaire à sa propre trajectoire qui est verticale, la balle partira vers le haut. Le joueur fera plutot des lobs ou des balles beaucoup trop longues (d'autant plus que le tamis étant perpendiculaire à sa propre trajectoire, il n'y a aucune perte de vitesse. L'effet trampoline des cordes de la raquette joue à plein).

Il n'y donc quasiment aucune autre solution dans ce problème que d'avoir une prise semi-western et de faire souvent des bois et des balles consternantes de lenteur. Utiliser une prise Eastern pour ménager la chèvre et le choux ne donne pas des résultats probants puisque le problème fondamental de la vitesse n'est pas résolu.

Un des problèmes du revers est que le bras est gêné dans son mouvement par le corps (dans la mesure ou le bras recule en longeant le corps) : gêné quand il va vers l'arrière durant la préparation et gêné quand il va vers l'avant durant le lancement du coup. Il y a deux solutions à ce problème. Mais, un joueur moyen ne voit en général pas ces solutions et il peut naturellement ne pas préparer loin en arrière à cause de se problème. Le bras est moins gêné par le corps lorsqu'il revient vers l'avant. Mais, la gêne occasionnée peut pousser le joueur à n'accélérer que lorsque le bras à dépassé le corps.

On notera que le joueur moyen sera souvent meilleur en revers sur les balles basses. En effet, sur une balle basse, il se sent plus obligé de préparer un peu plus loin, il remonte moins la raquette vers le haut et il penche plus le corps à la frappe. La trajectoire est donc plus horizontale et les coups souvent plus puissants et précis. J'ai souvent eu des revers meilleurs sur des balles basses que sur des balles de hauteur moyenne. Et puis, comme sa préparation est un peu plus haute que la ou la balle va être frappée et qu'en se baissant vers la balle, durant la préparation, le joueur à tendance à relever encore un peu la préparation, la tête de raquette sera à la préparation, un peu plus haute que là ou la balle sera frappée, ce qui permet une petite descente de la raquette et une petite prise d'élan.

Quand aux balles hautes, inutile de dire que c'est encore pire que pour les balles de hauteur moyenne. Le bras n'ayant plus aucune vitesse, étant en fin de mouvement est alors extrèmement lent (voir image ici). Heureusement, la chose qui rattrape un tout petit peu le tout, est qu'à ce moment-là, le tamis a un angle presque perpendiculaire à sa propre trajectoire. Donc, ce qui reste de vitesse ne sera pas limité par l'angle du tamis. La balle, bien sur, partira vers le haut (avec une vitesse très faible), mais au moins, elle repartira.

Pour un revers lifté, ce sera peut-etre encore plus catastrophique. Parce qu'en voulant baisser la raquette, on la recule encore moins.

Le revers coupé, lui palie ces problèmes. C'est pour cela que le joueur moyen l'utilise en priorité. La préparation est haute et le bras va plus vers l'arrière. Donc, déjà, au départ, l'élan est bien supérieur à celui du revers plat que réalise le joueur moyen. Et au départ, le bras et la raquette ayant une trajectoire descendante, ils prennent de la vitesse naturellement. Le joueur moyen aura tout de même tendance à ne pas préparer très haut. Mais, sur une balle de hauteur moyenne, ça ne posera pas problème, au contraire. La trajectoire sera bien horizontale. Du coup, en ayant de la vitesse dès le départ, le joueur frappera la balle plus tôt, au moment ou la trajectoire sera plus horizontale. Et même s'il frappe un peu plus tard, comme la trajectoire de la raquette est plutot descendante avec un coup coupé, il conservera la trajectoire horizontale plus longtemps avant de faire remonter son bras. Comme en plus, le joueur moyen considère qu'il faut faire un mouvement de haut en bas, il penchera son corps vers l'avant pour accompagner le mouvement vers le bas de la raquette. Mais, de façon logique, il le fera plutot sur la fin du mouvement. ce faisant, il laissera la trajectoire horizontale plus longtemps.

Mais le revers coupé du joueur moyen n'est pas bon sur les balles hautes non plus. Donc, en règle générale, le joueur moyen n'est pas bon du tout sur les balles hautes sur son revers. Il n'est pas bon sur les balle hautes en revers coupé parce que, comme je l'ai dit, le joueur moyen à tendance à ne pas préparer très haut son revers coupé. Du coup, au lieu de faire un coup descendant, il sera obligé de faire un coup remontant qui ne sera pas puissant (à cause d'une trajectoire trop verticale) et qui sera trop haut (meme raison). Il pourra bien faire une préparation haute, mais il aura tendance à ne pas la faire très loin en arrière et le problème du manque d'élan reviendra. Comme il aura l'impression qu'il ne peut pas pencher le buste pour ne pas faire perdre de la hauteur à se raquette, il aura moins de distance de frappe vers l'avant et la trajectoire restera moins longtemps horizontale une fois le bras ayant dépassé le buste.

Si on obéit à l'idée qu'il faut que le poignet soit mou, détendu, alors, tout ça peut être encore plus catastrophique. Cela dit, je pense que c'est plutot rare qu'un joueur moyen ait le poignet mou durant le mouvement avant et pendant l'impact. Le cas du poignet mou se retrouvera surtout (et sera permise) avec l'utilisation une pronation du bras et de l'avant-bras. Ce qui donnera un très mauvais revers. Hormis le cas de la pronation, on s'aperçoit tout de suite qu'avoir un poignet mou est impossible en revers. La tête de raquette serait trop baladée d'un point à un autre. Elle ne serait plus fixe. Et du coup, on ne pourrait pas mettre de puissance dans le coup.

Quelque part, on a plus tendance à s'appliquer pour le revers que pour le coup-droit. Mais, je ne l'entends pas comme quelque chose de positif. L'application entraine un coup lent. Comme le coup-droit est plus facile et naturel (utilisation plus facile de la puissance), le joueur moyen n'hésite pas à frapper. Tandis que, percevant le revers comme un coup non naturel, plus difficile, il s'applique plus, ce qui entraine une execution plus lente.

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Un, fois qu'on a montré en quoi le revers des débutants et joueurs moyens est mauvais, il faut montrer comment faire un bon revers. Toutefois, ce n'est pas si simple. Il y a un certain nombres d'options pour le réaliser qui mènent à des revers assez différents. On va donc présenter un revers plat sur balle moyenne dans ce qu'il a de typique, de générique. Puis, on présentera les variations possibles sur les revers plats sur balle moyenne. On ne pourra cependant pas présenter toutes les variations parce que ça conduirait à analyser chaque petite différence qui peuvent intervenir à chaque moment du coup. Le nombre de cas serait trop nombreux.

Je restreindrais mon analyse au mouvement. Je ne reviendrais pas sur le fait qu'il faille préparer en tendant les muscles pour accélérer le plus possible dès le début.

 

Le bon mouvement

analyse d'un revers plus ou moins plat avec une prise eastern (donc fermée)

 

Comme un coup est la somme de plusieurs éléments techniques, je ne peux pas vous faire visualiser d'un seul coup tous les éléments techniques à réaliser dans le coup. Donc, j'ai traité les problèmes techniques les uns après les autres (forme du coup verticalement, forme horizontalement, problème de la pronation). Je vous conseille de suivre cet façon de faire pour faire vos coups à blanc. Vous faites d'abord un revers en intégrant la forme verticale du coup, puis, vous ajoutez dans le coup que vous venez d'obtenir, les améliorations liées à la forme horizontale du coup, puis vous faites la même chose avec les idées liés à la pronation. Etc... Et là, vous devriez obtenir le bon coup.

 

Problèmes principaux :

La préparation se fait plus loin en arrière. Le coude est plus tiré vers l'arrière. On gagne ainsi 30 cm d'élan en plus pour le bras. Avec des épaules un peu tournées, on grapille 10/15 cm d'élan en plus. Au besoin, on s'aide de l'autre bras pour tirer la raquette (et donc le bras actif) un peu plus vers l'arrière ou vers le haut.

Bien sur, on applique tous les principes de base.

A la fin du mouvement, en basculant le buste vers l'avant et en avançant de quelques centimètre les anches, on gagne dans les 50 cm au niveau de l'avancée du tamis. A l'impact, le buste aura déjà commené à avancer bien sur.

Comme souligné dans la section sur les joueurs moyens, un des gros problèmes du revers est que le bras est gêné dans son mouvement par le corps (dans la mesure ou le bras recule, puis avance, en longeant le corps) : gêné quand il va vers l'arrière durant la préparation et gêné quand il va vers l'avant durant le lancement du coup (mais pas gêné quand il a dépassé le corps, ce qui fait que le problème est un peu l'inverse du coup droit ou le bras n'est pas gêné par le corps pour la préparation, mais l'est au moment de la fin du coup). Il y a deux solutions à ce problème. Deux solutions qui conduisent à s'interroger sur la forme du mouvement horizontal et sur la position du bras par rapport au corps à la fin de la préparation.

La première solution est de préparer avec le coude assez loin du corps, un peu comme si on allait frapper une balle un peu haute. Il semble que ce soit la façon de faire d'Edberg (voir plus bas). Dans ce cas, le bras n'est pas gêné par le corps à aucun moment, vu qu'il s'en tient éloigné. Par contre, il perd peut-être un peu d'élan. La deuxième méthode est de préparer avec le coude près du corps. Et, puisqu'on est gêné par le corps, d'envoyer d'abord le bras sur le coté, puis de le faire aller un peu plus droit. On gagne un mètre vingt de mouvement. C'est très important. Ca donne ça ou ça :

Mais en fait, même dans la préparation éloignée, on peut faire un mouvement qui part en premier vers le coté. L'élan sera un peu moins grand qu'avec la préparation près du corps, mais elle est quand même d'environs 80 cm à 1 mètre.

Donc, on est conduit à s'interroger aussi sur la forme du mouvement horizontal (celui qu'on voit par en haut). Jusqu'à il y a peu (disons juin 2002), j'estimais qu'il fallait que le mouvement horizontal soit le plus possible vers l'avant durant tout le mouvement (comme l'exemple du revers avec le coude éloigné lors de la préparation). Mais maintenant, j'en suis moins sur. Je pense qu'il est possible de gagner encore de la vitesse en ne respectant pas les principes de mouvement tout le temps vers l'avant et le principe de courbe la moins incurvée possible. Respecter ce principe à la lettre, dans le cas du revers, ça entraine qu'une partie du mouvement est perdue pour la vitesse vers l'avant quand on engage le mouvement puisque, au départ, le mouvement est en partie orienté vers le coté. Respecter totalement le principe du mouvement uniquement vers l'avant entraîne qu'on démarre relativement lentement, le temps que la raquette soit dans l'axe pour démarrer le mouvement vers l'avant. Donc, soit, il faut renoncer à préparer aussi loin sur la droite et préparer en ayant le bras le moins possible sur la droite (style Edberg, voir photo. Mais, même là, on a vu qu'il y a possibilité de faire un mouvement démarrent vers le coté, ce qui fait gagner de l'élan. A noter que, si la raquette est moins sur la droite, elle est un peu plus en arrière, mais par rapport à la distance d'élan que fait gagner la préparation sur le coté, c'est assez peu), soit il faut violer le principe de rectilignité. Dans ce cas, on ne fait pas aller le bras dès le départ vers l'avant, mais on le fait démarrer vers la gauche tout aussi rapidement qu'on le ferait vers l'avant, Le bras acquiert alors pas mal de vitesse vers la gauche, mais comme le bras est fixé à l'épaule, il tourne petit à petit et le mouvement vers la gauche se transforme en mouvement vers l'avant. En faisant ceci progressivement, on peut recupérer la majeure partie de la vitesse vers la gauche pour la transformer en vitesse vers l'avant. Donc, lorsque le bras arrive au point d'impact, la raquette possède une très grande vitesse vers l'avant.

On constate que la raquette est beaucoup plus loin sur le coté droit dans le revers de Kuerten (à droite) que dans celui d'Edberg.

Donc, si la forme verticale du mouvement est assez bien identifiée. Je suis moins sur de la forme horizontale (latérale). Mais je pencherais un peu plus, en ce moment, vers le forme plus incurvée, qui fait gagner dans les environs de 80 cm à 1m20 d'élan. Parce que, pour le revers, l'élan est un gros problème est je pense qu'il faut privilégier cet élément avant la rectilignité. Et de plus, dans la mesure ou l'incurvation se fait sur une distance assez grande, le principe de la courbe pas trop incurvée est à peu près respecté.

En ce qui concerne un autre élément de la puissance : la pronation ; en revers, comme sur d'autres coups, elle est liée à la prise choisie. Si on utilise un prise relativement fermée (eastern un peu prononcée), on ne peut pas utiliser la pronation du bras et de l'avant-bras pour ajouter de la puissance. On ne pourra s'en servir que pour faire du lift. Il n'y a qu'en ayant une prise marteau qu'on pourra l'utiliser pour ajouter de la vitesse. Comme pour l'instant, on n'étudie que le revers à peu près plat avec prise fermée, on n'étudie pas la vitesse ajoutée par la pronation.

Par contre, la pronation peut-être utile pour adapter dynamiquement l'ouverture de l'angle de la raquette. C'est utile pour éviter que la balle ne sorte en longueur ou n'arrive dans le filet parce qu'on a choisi un angle de raquette par rapport au sol pas parfaitement adapté à la trajectoire de la raquette. Pendant un certain temps, j'ai pensé que, pour que la précision soit la plus grande possible, il fallait que l'angle de la raquette avec le sol reste le même du début à la fin du mouvement (mais à l'époque, j'adaptais la trajectoire de la raquette à cette idée, c'est à dire que je faisais en sorte que la raquette ait une trajectoire presque parfaitement droite. Comme ça, la trajectoire de la raquette étant bonne dès le départ et n'étant pas modifiée durant le mouvement, il n'y avait pas de raison non plus de modifier l'angle de la raquette). Mais, j'en suis revenu (via le retour de ce principe de variation dans ma théorie du lift). Je pense maintenant que le cerveau est capable de modifier dynamiquement l'angle de la raquette avec le sol afin qu'il soit adapté à cette trajectoire de la raquette.

De plus, la pronation a une autre utilité. Elle permet d'accompagner le mouvement plus loin. Si le bras et l'avant-bras ne font pas de pronation durant le mouvement, la tête de raquette finira sa course plus ou moins devant le corps. Tandis que s'il y a pronation, la tête de raquette finira sa course plus sur la droite du corps, offrant ainsi une distance de freinage plus grande et la possibilité de donner plus de vitesse au coup.

Donc, concrètement, comment ça se passe ? Et bien, pour un revers plus ou moins plat, je pense qu'il faut démarrer le mouvement avec le tamis à peu près perpendiculaire au sol, puis, durant le mouvement, fermer progressivement l'angle que fait la raquette avec le sol pour finir avec le tamis faisant un angle un peu fermé avec le sol. Attention, il ne s'agit pas d'une variation fixée à l'avance ; elle s'adapte à la trajectoire de la raquette. Quel est le principe ? Eh bien, si la trajectoire de la raquette va un peu trop vers le haut, le tamis compensera cette trajectoire qui pourrait faire sortir la balle en longueur en se fermant un peu plus. Non seulement, l'angle sera plus fermé, mais également, la trajectoire du bras, étant plus tournée vers le sol, fera un angle avec le sol plus fermée et donc, la trajectoir de la raquette ira moins vers le haut. Ca peut permettre d'orienter le tamis de façon juste juste avant la frappe alors que sinon, la balle partirait dans les baches. Je pense que la fermeture de la raquette est plus grande lorsque l'on fait un revers sur balle haute. Je ferais peut-être une page spécialement dédiée au problème de la variation de l'angle en cours de coups.

Il faut souligner que cette modification de l'angle du tamis aura tendance à lifter un peu la balle.

Abordons maintenant le problème du mouvement de l'épaule horizontalement et verticalement.

Pour la rotation horizontale des épaules (vue de haut), j'avoue que j'ai un avis mitigé. J'hésite entre l'idée qu'il n'est pas nécessaire de faire une grande rotation des épaules et l'idée qu'il faut faire une rotation puissante qui amène forcément à remise un peu de face. Toutefois, il me semble que la rotation du corps a une importance moindre que pour le coup-droit et le service. A priori, je pense que la rotation horizontale est minime. Il suffit de faire une légère rotation vers le coté droit. Le rôle de la rotation de l'épaule dans la vitesse du mouvement est beaucoup moins grande que pour le coup-droit. C'est le bras qui fait l'essentiel du travail, ce qui n'est pas si surprenant, car sa course est beaucoup plus longue qu'avec le coup-droit.

Le mouvement verticale des épaule est-il plus utile ? Je n'en ai pas l'impression. Faut-il baisser l'épaule droite lors de la préparation ? Ce n'est pas évident de répondre. Ca peut servir pour mettre plus d'effet de lift, ou plus de puissance. Mais il n'est pas sur que ça serve beaucoup. Et puis, le fait de baisser l'épaule lors de la préparation oriente la vision vers le bas et peut donc rendre la vision de la balle moins bonne. De plus, on peut avoir tendance à préparer plus sur la jambe droite et donc ne pas bénéficier de la bascule du buste. Donc, personnellement, j'éviterais de l'utiliser. Mais je n'ai pas un avis définitif sur le sujet. Il se peut quand dans certaines situations, ça soit utile. Mais on parle bien ici de revers sur balle moyenne. Sur balle basse, l'utilité de baisser ses épaules est plus évident.

N'oublions pas l'optimisation du mouvement de l'homoplate qui permet d'optimiser encore un peu plus la puissance. Cela dit, je pense que, pour le revers, c'est plutot le bras et les muscles de l'épaule qui font le plus gros du travail. L'homoplate ne doit intervenir qu'en milieu de mouvement (contrairement au coup-droit et service ou l'homoplate intervient dès le départ).

Quelques détails :

En ce qui concerne la position de l'avant-bras par rapport au bras, il n'y a pas trente-six positions : il est soit plié par rapport au bras, soit dans le prolongement du bras. Est-ce qu'il doit être plié au départ ou être dans le prolongement du bras ? A mon avis, il est plus pratique de l'avoir un peu plié. De toute façon, il est difficile de faire autrement puisque ça permet de reculer la raquette encore un peu plus sur l'arrière et sur la droite (ce qu'on ne peut pas faire par un pliement du poignet, comme en coup-droit). En ne le faisant pas, le bras est gêné par le corps. Ensuite, durant le mouvement, on ramène l'avant-bras dans le prolongement du bras. Si on ne fait pas ça, le bras termine son mouvement alors que l'avant-bras, et donc, la raquette, est encore en arrière. Enfin, à la fin du mouvement, on garde bien sur l'avant-bras dans le prolongement du bras (ça ne serait pas pratique du tout de revenir à une position pliée), ce qui permet, avec la pronation du bras et de l'avant-bras, de faire un accompagnement de la raquette plus loin sur le coté droit. Ce qui ne serait pas pratique du tout à faire si on avait l'avant-bras plié par rapport au bras. Vous pouvez voir des exemples de ça avec les images des champions présentes sur cette page.

Le bras lui-même, comment est-il orienté durant le mouvement ? C'est un peu trivial de parler de ça (de même que pour la position de l'avant-bras par rapport au bras dans le paragraphe précédent). Mais, je pense qu'il faut être le plus exhaustif possible. Et puis, quand j'étais un joueur moyen, je me rappelle que j'aimais bien avoir plein de précisions sur la position de chaque élémement, pour être sur de bien faire. Donc, je pense au joueur moyen qui veux des précisions sur tout. Je préfère être trop exhaustif que pas assez. Il n'y a pas, là non plus trente-six positions possibles. Soit l'arrière du bras est vers l'avant, soit c'est le coté extérieur du bras qui est tourné vers l'avant. De façon assez évidente, c'est l'arrière du bras qui doit être tourné vers l'avant. Ca permet de reculer plus le bras en arrière (sinon, il est gêné par le corps). C'est beaucoup plus pratique, plus agréable de l'avoir comme ça. Et puis, avoir l'arrière du bras vers l'avant, ça veut dire que le bras fait une pronation vers l'arrière, et donc, qu'il pourra faire une pronation vers l'avant durant le mouvement, ce qui, on l'a vu, est important. Donc, il n'y a pas trop de doute là-dessus : c'est l'arrièr du bras qui est oritenté vers l'avant. Bien sur, si on relève le bras pour frapper une balle haute, l'arrière du bras sera un peu plus orienté vers le bas (voir photo de Kuerten) et le coté extérieur du bras plus vers l'avant, mais, ici, on parle d'une balle de hauteur moyenne.

On se souvient que l'avant-bras peut faire une pronation par rapport au bras. Donc, question, l'orientation du bras étant donnée, quelle est l'orientation de l'avant-bras par rapport au bras ? Sur un revers plus ou moins plat sur balle moyenne, l'avant-bras reste dans l'orientation du bras. Il ne fait pas de pronation arrière par rapport au bras. Ce qui ne serait en plus pas pratique puisqu'il est légèrement plié à la préparation par rapport au bras. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne pourra pas faire de pronation durant le mouvement, parce qu'étant dans l'orientation du bras, il lui reste un marge de liberté vers l'avant. Il pourra donc effectuer une pronation vers l'avant par rapport au bras durant le mouvement, une fois qu'il sera dans le prolongement du bras.

On pourrait se dire qu'avoir l'avant-bras plié par rapport au bras pour faire une pronation du bras (comme pour le coup-droit) pourrait apporter un supplément de puissance. Mais c'est une mauvaise idée. Le bras peut proner jusqu'à ce que l'avant-bras revienne dans le prolongement des épaule, mais pas au delà. Donc, comme le poignet est plutot orienté vers l'arrière, le bras a terminé son mouvement de pronation avant ou juste après que la raquette ait touché la balle. Donc, ça n'apporte que très peu de puissance. Contrairement au mouvement du coup-droit ou cette façon de faire est intéressante.

Parlons maintenant de la position du poignet par rapport à l'avant-bras. Le poignet n'a aucune influence dynamique dans le mouvement. Il a pour seule fonction de résister à l'inertie de la raquette (avec un bon choix de l'angle de la raquette avec l'avant-bras) en positionnant la raquette dans la même direction que la trajectoire initiale de la raquette : horizontalement et verticalement. Donc, une fois qu'on a choisit la trajectoire de la raquette, il faut choisir les angles horizontaux et verticaux pour que la raquette soit dans l'axe de la trajectoire initiale. Ici, la trajectoire initiale par vers le coté, plus ou moins horizontalement, il faut donc que la raquette soit orienté dans cet axe. Donc, le poignet est orienté. Mais surtout, il faut que le poignet soit dans le prolongement de l'avant-bras. C'est dans cette position qu'il est le plus à même de résister à l'accélération de la raquette.

Enfin, on peut parler de la position des pieds pour mémoire. C'est une chose qui n'est pas trop mal traitée dans les livres de technique. Le livre de Rayssac/Vasselin "Mac Enroe est-il génial" en parlait assez bien. Pour le revers, la plupart du temps, il faut faire un appui en ligne (les deux pieds perpendiculaires au filet). Croisés, le dos serait trop tourné vers l'arrière et on ne pourrait pas voir bien la balle ni faire revenir le bras vers l'avant de façon pratique. Ouverts, le bras ne pourrait pas revenir en arrière autant qu'il le devrait et le mouvement n'irait plus autant vers l'avant, mais plus sur le coté.

 

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Résumé

Préparation :

Il faut tourner les épaules pour qu'elles soient perpendiculaires au filet. Il faut disposer les pieds en ligne ou très légèrement croisés. Il faut ramener le bras en arrière plus ou moins contre son corps avec l'avant-bras un peu plié par rapport au bras. L'homoplate est légèrement tiré en arrière, mais assez peu somme toute. La raquette est soit surtout vers l'arrière, soit, assez sur la droite dans le dos (pour un droitier). Les muscles sont fermes des jambes au poignet. On peut tirer la raquette loin en arrière avec l'autre bras.

La frappe et l'accompagnement :

Le bras revient vers l'avant et, en même temps, entame un mouvement de pronation vers l'avant lui permettant de remettre de face le tamis et d'adapter l'angle vertical à la trajectoire de la raquette. Le tronc avance et du coup, le pied arrière (le pied gauche) reste en arrière pour faire contrepoids. Les épaules tournent éventuellement pour se remettre de trois quart.

 

 

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Autres considérations sur le revers

 

Déjà, la rotation du corps amène à tourner la tête vers l'arrière (ou au moins, le coté) et à ne plus bien voir la balle. On ne peut donc pas prendre un élan aussi grand. Et comme les épaules ne finissent pas parallèles au filet, la rotation totale est bien moins grande que pour le coup-droit. En fait, pour le coup-droit, les épaules font une rotation de 90° alors que pour le revers, les épaules font une rotation de seulement 45°.

Ce n'est pas vraiment un problème, mais on remarque que les muscles sollicités sont un peu moins puissants que ceux du coup-droit. (a mon avis, ça pose problème quand on ne bande pas ses muscles et qu'on n'a pas d'élan. Mais dans le cas contraire, ou on bande ses muscles et ou on a de l'élan, la puissance des muscles du bras sont largement suffisants pour donner une grande puissance. En fait, le bras intervient plus que dans le coup-droit parce qu'il fait son mouvement sur une distance plus longue. Finalement, en coup-droit, le bras ne peut pas dépasser les épaules pour reculer, tandis que dans le revers si. Il accomplit une course beaucoup plus longue. Il parcours peut-être 1m10/1m20 selon la longueur du bras. Alors que pour le coup-droit, il parcourt seulement 70 cm. Et encore, en tirant loin le bras en arrière en reculant l'homoplate. Seulement, dans cette position, les muscles de l'homoplate et du bras ne fournissent pas une puissance très grande. Donc, la distance utile est plutot de 50/60 cm je dirais. Enfin, à voir. Bien sur, en CD, on peut lever le bras. Mais ça se fait dans le prolongement des épaules, alors que le mouvement du bras se réalise perpendiculairement au épaules. Donc, la montée du bras dans le prolongement des épaules ne sert à l'accélération du bras qu'indirectement, pour prendre de l'élan vers le bas ou quelque chose dans le genre.) Finalement, l'élan supérieur obtenu en CD par la rotation arrière de l'épaule, est compensé en revers par la distance de mobilité supérieure du bras.

Ce qu'on constate, c'est qu'il y en a (Graf, Kuerten) qui mettent leur tête de raquette pas très loin en arrière, mais loin sur le coté droit. Tandis que les autres amènent leur tête de raquette loin derrière leur corps avec éventuellement une préparation assez haute (Stitch, Eberg). Dans un cas, on utilise surtout beaucoup la pronation du bras tandis que dans l'autre, on l'utilise un peu moins. Quoique, pas forcément. Vu qu'on réalise le mouvement sur une distance beaucoup plus grande, la pronation se fait sur un temps plus long, donc, la vitesse est moins grande.

Le poignet avec une prise marteau est dans le prolongement du bras horizontalement, et perpendiculaire verticalement. Avec une prise semi-western, il est perpendiculaire aussi horizontalement.

Pb de remise de face du tamis : Le bras revient vers l'avant et, en même temps, entame un mouvement de pronation vers l'avant lui permettant de se remettre de face tout en donnant de une puissance supplémentaire à la balle.