Le coup droit

le revers

revers a deux mains

le service

la volée

coups en bout de course

coup droit lifté

le revers coupé

le lob

le smash

l'amortie

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Le smash

 

Une technique très proche du service mais dans un environnement différent

 

Le smash reprend les mêmes éléments techniques que ceux du service. Mais, dans la mesure où la situation est différente du service, ces éléments ont une importance différente dans le smash. Par exemple, la rotation du corps, qui représente 80 % de la puissance dégagée au service, peut voir son importance être bien moins grande selon la situation dans laquelle on réalise le smash. Donc, au final, le smash pourrait être similaire au service, mais puisque les conditions sont différentes, c'est loin d'être le cas.

Il est donc nécessaire de déterminer quelles sont ces différences et ces similitudes, et ce qui les détermine, pour comprendre la technique du smash.

On va d'abord étudier le mouvement de frappe pour un smash où on est bien placé, où il n'y a pas de problème d'estimation de l'emplacement de la balle, bref, où seule la technique de frappe importe.

 

Des conditions différentes :

Le smash est un geste effectué dans des conditions beaucoup moins restrictives et donc, contraignantes que le service :

1) Le carré à viser est très grand. Les contraintes de précisions sont donc beaucoup moins grandes. On a une marge énorme.

2) L'adversaire est beaucoup plus près (2 fois) que pour le service. Une vitesse moins grande est donc suffisante pour mettre l'adversaire loin de la balle Donc, il n'est pas nécessaire d'être aussi puissant que pour le service. Du coup, on peut frapper en utilisant essentiellement le mouvement du bras, alors que pour le service, cet élément représentait un élément de puissance négligeable par rapport au service. Du coup, la préparation du geste est potentiellement beaucoup courte (surtout qu'elle est déjà naturellement plus courte, puisqu'il n'y a pas la phase de remontée du bras après le lancer de balle). Inversement, si on frappe aussi fort qu'au service, l'adversaire sera beaucoup plus facilement mis hors de portée de la balle.

3) Dans la mesure où l'adversaire est beaucoup plus près et où on peut viser tout le terrain (et pas seulement le carré de service comme pour le service), on a un angle beaucoup plus large pour effectuer son coup. Aussi bien horizontalement (gauche ou droite) que verticalement (haut ou bas).

4) Par contre, on ne décide pas de l'endroit où on va frapper la balle. On peut frapper en mouvement. Alors que, pour le service, on lance soit-même la balle à la hauteur qu'on veut, et on la frappe sans avoir besoin de bouger, pour le smash, on ne la frappe pas forcément à l'endroit et dans la position du corps qu'on voulait. Il faut donc distinguer les situations : cas du smash dans lequel on est dans une bonne position (vous attendez la balle, vous avez du temps, vous êtes pret du filet), smash dans lequel on est dans une position moyenne, et smash dans lequel on est dans une position défavorable. Ca ajoute des contraintes techniques variables. Le corps peut être amené à avoir une influence beaucoup moins grande, et, du coup, le bras doit prendre en charge le coup.

5) Le fait qu'on soit plus près du filet fait qu'on a plus de liberté au niveau de l'angle verticale, mais, cette liberté s'inscrit dans un cadre différent de celui du service. La balle doit aller beaucoup plus vers le bas que pour le service. Donc, l'orientation de la balle est différente de celle du service. Bref, le mouvement est à peu près identique, mais la direction n'est pas la même. Donc, si on copie purement et simplement le service, on peut sortir le smash en longueur.

6) Il n'y a pas de nécessité de faire des effets pour gagner en sécurité. Pas de nécessite de varier les effets pour surprendre l'adversaire. Donc, on peut faire des smash toujours plats.

7) Concernant la précision, vu qu'on a plus de degré de liberté au niveau des angles verticaux et horizontaux, on est moins obligé d'avoir une trajectoire relativement rectiligne pendant un certain temps. On peut avoir une certain variation de trajectoire un peu avant et un peu après l'impact sans que le smash ne sorte. On peut donc privilégier la puissance à la précision.

8) Dans la mesure où on fait le geste alors qu'on peut être encore en mouvement, ça introduit un élément supplémentaire. On peut être encore en train de reculer lorsque le smash s'effectue.

 

Ceci entraine une utilisation plus libre des différents éléments techniques participant au smash selon les situations et/ou le résultat recherché :

C'est cette adaptabilité, cette liberté et ce rendement assez bon obtenus facilement qui rendent le smash beaucoup plus facile à réaliser que le service et fait que c'est potentiellement un coup beaucoup plus facile que les autres coups à réaliser. Facilité qui ne signifie pas qu'il n'y a pas des difficultés et que le joueur ne peut pas se fourvoyer dans des technique mauvaises. On verra que les débutants et les joueurs moyens ont souvent un smash médiocre, voir, très mauvais (mais, pour les débutant, c'est normal, vu leur conception du service). Mais, globalement, et dans la mesure, bien sur, où on est bien placé, le smash est un coup plutot facile.

Donc, cette liberté permet une utilisation plus libre des différents élements techniques participant au smash. Ca intervient au niveau de la puissance comme de la précision. Du coup, concernant la puissance, on peut avoir des mouvements plus ou moins lights, utilisants moins d'éléments que le service ou utilisant un des éléments de façon moins intensive.

Si on a du temps, on peut utiliser la rotation du corps et la pronation du bras comme pour le service, avec une utilisation des jambes au maximum. On peut faire la même chose, mais en n'utilisant la poussée des jambes que de façon light. Ou on peut utiliser simplement la pronation du bras. Donc, on a en gros trois types différents d'utilisation des éléments concourant à la réalisation du smash.

Selon les cas (selon qu'on a le temps, que l'adversaire est décentré, etc), on privilégiera donc, la vitesse d'exécution, ou la puissance ou la précision. Voir, les deux derniers, si on est vraiment placé idéalement et qu'on a tout le temps d'ajuster le coup. De plus, dans le cas où on décide de se servir du corps en plus du bras, on n'a pas besoin de toujours optimiser autant son mouvement que pour le service. On peut le réaliser de façon light. Donc, le mouvement du corps est plus adaptable, plus flexible.

Ce qui nous mène à plusieurs techniques possible en fonction des situations (avec plusieurs techniques possibles par situation, plus si la situation est aisée, moins si la situation est difficile). Techniques qui, en fonction du temps disponible, vont s'approcher ou s'éloigner de plus en plus du service. Bien sur, il y a des adaptations par rapport au service.

 

Les différents mouvements en fonctions des différentes situations

Plus on a de temps, plus la puissance peut être optimisée parce qu'on peut alors avoir recours à des éléments techniques du coup qui donnent de la puissance, mais qui sont lents à mettre en place. Inversement, moins on a de temps et moins la puissance peut-être optimisée, puisqu'on n'a plus le temps de mettre en place les éléments donnant le plus de puissance au coup.

Cela dit, vu l'ouverture de terrain qu'ouvre le smash, on n'est pas obligé d'automatiquement maximiser la puissance, même si on le peut (si l'adversaire est très loin de l'endroit où on veux envoyer la balle, ce n'est pas forcément la peine d'envoyer un boulet de canon)

En fait, l'adaptation de la puissance du coup selon les diverses situations va se faire surtout en jouant sur la rotation du corps. Plus on aura de temps, et plus on l'optimisera (ce qui prendra plus de temps, par exemple, pour tendre les muscles le plus possible), et plus elle représentera une part importante de la puissance. Et moins on aura de temps, moins on l'optimisera, et donc, moins elle représentera une part importante de la puissance.

Dans la mesure ou le smash est très similaire au service, je ne vais pas détailler le mouvement ici. Il suffit de se repporter à l'article sur le service.

 

1) Le smash lorsqu'on a tout le temps : un coup assez similaire au service

Donc, comme au service, la rotation du corps va donner l'essentiel de la puissance (dans les 80%) et la pronation, dans les 20 %. Comme au service, on va optimiser le mouvement de rotation du corps en mettant la jambe droite (pour un droitier) dans un axe au trois/quart perpendiculaire au filet et le corps perpendiculaire au filet. Puis, on va remettre durant le mouvement, le corps dans l'axe de la jambe, qui elle, se met à ce moment-là totalement perpendiculaire au filet. Et le mouvement du bras sera, là aussi uniquement un mouvement de détente de l'ensemble bras/avant-bras et de pronation de cet ensemble.

Sur ce type de smash, la puissance sera maximum

La seule chose qui va changer, c'est qu'à la frappe, on va se pencher plus vers l'avant, que ce soit uniquement avec le tronc ou avec tout le corps, pour que le mouvement soit dirigé plus vers le bas (il faut d'ailleurs faire attention. Parce que, comme au service on finit le corps penché vers l'avant, et que là, ça va être pareil, on peut croire qu'on a frappé en se penchant, alors qu'à le frappe on avait le corps à la verticale).

 

2) Le smash lorsqu'on a un peu de temps devant soit : mixte de pronation et de rotation du corps ou/et basculement

Ici, on va mettre un peu moins de puissance dans le coup. La diminution de puissance va venir d'une moindre énergie mise dans la rotation du corps, la pronation du bras restant la même. L'impulsion venue de la jambe pour faire tourner le corps, va être moins importante. Donc, proportionnellement, la puissance apportée par la pronation va être plus importante. Au lieu d'avoir du 80 %, 20 %, le rapport va passer à 60 %, 40 %.

Du coup, en prenant de l'élan pendant moins lontemps pour la rotation du corps, on est plus réactif. Surtout qu'on peut zapper une partie de la rotation du corps pour faire une rotation moins importante avec un basculement du tronc à la fin du mouvement.

Ici, on peut également ne pas faire une avancée du corps, mais simplement rester sur place (la bascule du tronc permettant une légère avancée), ou en ramenant le pied avant (le gauche pour un droitier) vers l'arrière en se servant du pied arrière comme pivot pour le corps. Ca permet de s'adapter à un lob sur lequel on est légèrement en retard.

Dans la mesure où la préparation est plus légère (et le mouvement aussi), il faut faire bien attention à faire partir le bras depuis sa position de préparation. C'est à dire, depuis une position reculée, qui donne de l'élan. On peut avoir tendance à préparer haut et à faire partir le bras une fois que celui-ci est assez relevé. Ce qui ne donne aucune puissance. On peut avoir tendance, puisque la préparation est déjà raccourcie et moins puissante, à trop raccourcir.

Donc, on est ici dans une configuration plus réactive et plus adaptable à un éventuel retard sur la balle. Une configuration où on conserve une certaine puissance tout de même.

Dans ce cas 2), mais c'est valable aussi pour la situation 3), puisqu'on peut être éventuellement déjà un peu pris de vitesse, il faut faire attention à basculer l'ensemble du corps ou le tronc vers l'avant, pour que la trajectoire de la raquette aille vers le bas. Il ne vaut mieux pas frapper en basculant le corps vers l'arrière. Déjà, parce qu'alors recule le corps. Mais aussi parce qu'on peut alors déjà être en situation où l'angle du corps avec le sol fait que la trajectoire de la raquette va être trop horizontal, voir, trop vers le haut. Du coup, la trajectoire de la raquette va aller trop vers le haut durant le mouvement.

Ca impose un rattrapage avec la pronation du bras. Alors, il est vrai que, contrairement au service, on a plus de marge de liberté au niveau des angles. Mais, dans le feu de l'action, un rattrapage avec la pronation du bras n'est pas forcément évident.

On constate donc que le fait que la trajectoire du smash soit orientée vers le bas et qu'on soit obligé de reculer pour se placer présente un désavantage quand on est pris de vitesse. Désavantage qu'on retrouve beaucoup moins sur les autres coups. Puisque à peu près tous les autres coups sont faits avec une trajectoire beaucoup plus horizontale, et avec un déplacement en général vers l'avant ou latéral.

Un dernier problème. Souvent, comme on cherche le maximum d'extension, on ne pense pas à bien pivoter le corps à la frappe. Ca peut aussi arriver parce qu'on ne pense plus à pivoter et qu'on ne pense qu'à faire une extension (sans forcément chercher l'extension maximum).

Bien sur, dans le cas 2 comme dans le cas 1, si on veut ne pas mettre une puissance énorme dans la balle parce que l'adversaire est complètement déplacé, il suffit de ralentir le mouvement ou n'utiliser que le bras.

 

3) Le smash lorsque l'on a peu de temps

Bien sur, je ne parle pas, dans ce troisième cas, d'une situation de rattrapage totale ou on arrive tant bien que mal à renvoyer la balle mais d'une situation où on peut encore arriver à frapper un minimum la balle.

Presque tout est fait avec la pronation du bras. Disons qu'ici, le bras donne désormais 70 ou 80 % de la puissance et la rotation du corps seulement 30 ou 20 %. Il vaut mieux tout de même tourner les épaules durant le mouvement de frappe. Parce que, sinon, la pronation du bras entraine un choc dans toutes les épaules. En avançant l'épaule droite (pour des droitiers) on limite fortement le problème.

Les mouvements et façons de faire sont assez divers. On peut mettre le bras dans le prolongement du tronc (donc, à plus ou moins 90° avec les épaules), pour aller chercher la balle le plus haut possible. On peut sauter. On peut frapper en faisant passer le pied avant vers l'arrière pour faire tourner le tronc. Le fait de devoir rattraper une position du corps en bascule arrière sera carrément souvent imposée. Tandis que dans le cas 2, c'est plus un problème de manque d'attention.

Enfin, dans la mesure où on s'entraine relativement peu pour le smash, il vaut mieux éviter de se disperser et s'entrainer sur seulement 2 types de smash : le type 2 et le type 3, puisque le type 1 est relativement facile à faire. Mais bon, bien sur, c'est à chacun de voir sur quel type de smash il a besoin de s'entrainer.

 

Service et smash, attention aux similitudes :

La similitude entre le service et le smash fait que les confusions sont tout à fait possibles. Le fait d'être un mouvement assez proche de celui du service sans être identique introduit des avantages et des inconvénients. Avantage, c'est à peu près la même technique. Désavantages, ce n'est pas tout à fait la même technique. Donc, on risque de reproduire le même mouvement à l'identique et de mal exécuter le smash.

Cette ressemblance imparfaite entraine qu'on peut avoir un service et un smash mauvais, ou au contraire, avoir un service mauvais et un smash correct. Le cas d'un bon service et d'un mauvais smash ne devant pas se rencontrer souvent par contre.

Comme dit précédemment, on peut notamment faire l'erreur, en faisant un mouvement trop similaire au service, d'envoyer la balle trop à l'horizontale et donc trop loin. Le smash doit aller beaucoup plus vers le bas (donc, l'angle vertical doit être non pas parallèle au sol, mais vers le bas de 45° environ). Donc, si on reprend tel quel le mouvement du service, on peut faire un mouvement inadapté.

Le fait de faire le smash en mouvement peut engendrer des mauvaises façons de faire. Par exemple, on peut, au lieu d'utiliser la jambe droite pour faire une rotation du corps, l'utiliser pour faire une impulsion uniquement à la verticale. Ceci pour frapper la balle plus haut. On perd ainsi la puissance de rotation.

 

La prise :

Là aussi, le smash est plus libre que le service, puisqu'on peut utiliser une prise de coup-droit eastern, alors qu'au service, ça a tendance à limiter le coup (en plus, souvent, ce sont plutot des prises qui tendent seulement vers la prise eastern de coup-droit, qui sont plutot entre la prise marteau et la prise eastern de coup-droit).

 

Précision :

Le smash ne nécessite pas une précision extrême, mais tout de même, un minimum est requis. Il faut d'autant plus se méfier que, tout de même le corps est en mouvement et que, comme on aime frapper fort, on peut être amené à faire un peu n'importe quoi. Comme quand on frappe comme une brute un coup-droit sur balle haute qui semble très facile et qu'on le met dans le filet.

Ce sont les dangers de la liberté au smash. On a tellement de liberté qu'on peut être tenté d'en abuser.

 

Placement et autres problèmes :

Les considérations précédentes concernent la technique de frappe en elle-même. Mais, si on considère les autres éléments du coups (déplacement, difficulté à estimer la distance de la balle, envie de se mettre le plus en extension possible, ce qui entraine qu'on n'a plus aucune possibilité de détente. Ou alors, le fait de rester tourné), le smash n'est pas si facile.

Le plus gros problème du smash, c'est qu'on doit reculer. Or, beaucoup de joueur se placent mal latéralement quand ils doivent reculer.

En fait, le problème du déplacement est surtout un problème de placement au départ. Il vaut mieux ne pas se placer trop près du filet pour ne pas recevoir un lob trop dangereux sur lequel on risque d'être pris. En se plaçant à un mètre devant la ligne de service, on risque beaucoup moins de se faire surprendre, sauf par un lob parfait, ce qui limite fortement le nombre de lobs qui passeront.

Cela dit, beaucoup de smash sont mauvais, non pas à cause d'un mauvais placement, mais par une mauvaise technique de frappe. Beaucoup de lobs, au niveau d'un joueur bon non classé (c'est à dire d'un niveau 30/2 ou 30/1) ou 30, sont mauvais. Donc, il n'est pas difficile de bien se placer dessus.

 

Gain tactique d'un bon smash :

L'acquisition d'un bon smash change beaucoup de choses d'un point de vue tactique. Un smash très moyen, sur lequel on n'est capable presque que de renvoyer (avec, disons, 50 % de simples renvois, 30 % d'erreurs et 20 % de smash gagnants) entraine le risque que l'adversaire en difficulté (ou pas) fasse régulièrement des lobs, parce qu'il sait que, de ce coté là, il sera tranquille la plupart du temps (même si son lob n'est pas bon), voir gagnera le point. Avec un smash de bonne qualité, l'adversaire fera très peu de lob (sauf de défense, quand sa situation est désespérée). Du coup, le filet se résumera surtout à la réalisation de volées.