Le revers coupé

 

 

 

Introduction

Le bon geste

Le revers coupé des débutants et joueurs moyens

 

L'effet coupé :

 

L'effet coupé consiste à frotter la balle pour lui imprimer une rotation arrière (on prend comme référence le haut de la balle pour dire que la rotation va vers l'arrière).

Du coup, la différence de pression entre le haut et le bas de la balle due à la rotation fait que la balle subit une poussée vers le haut. Quand la balle part vers le haut (à ce moment-là, la force de propulsion imprimée surpasse la gravité) la balle part plus haut que pour un coup plat. Quand la balle retombe, l'effet la ralentit dans sa descente. Donc, elle monte plus haut et tombe plus loin que si on avait fait un coup plat ayant la même force de translation et le même angle de départ par rapport au sol. Etant montée plus haut, elle rebondit également un peu plus haut.

Ce qui entraine que la balle ne peut avoir une force de translation vers l'avant aussi importante qu'une balle plate. Sinon, elle sort en longueur. C'est ce qui fait que les coups coupés sont en général moins puissants que les coups plats ou liftés. On pourrait les faire aussi rapides qu'une balle plate, mais, vu que ça sortirait en longueur, on se limite automatiquement.

La fausse impression que la balle rebondit plus bas avec l'effet coupé qu'avec une balle plate vient du fait qu'elle est frappée en général avec une trajectoire plus tendue qu'une balle plate. Et peut-être aussi du fait qu'elle rebondit moins loin après le rebond (parce qu'elle est frappée moins fort). C'est le pendant de la fausse impression que la balle liftée rebondit plus haut qu'une balle plate.

Dans la mesure où l'effet fait monter la balle durant la phase de montée et la fait redescendre plus lentement pendant la phase de descente, la balle coupée, à angle de départ égal et à vitesse égale avec une balle plate, sortira là ou la balle plate restera juste dans le court. Donc, on est obligé de faire une balle vraiment rasante par rapport au filet si on veut faire une balle un minimum rapide et qui reste dans le court. C'est pour ça que les coups coupés sont souvent très rasants. Or, même avec une trajectoire très rasante, on ne peut pas faire un coup très rapide. Donc, dès qu'on fait une balle un peu plus haute, il est clair que la balle doit avoir encore moins de vitesse horizontale si on ne veut pas qu'elle sorte. La balle est alors vraiment lente. Et si on la fait haute, alors là, elle est obligatoirement extrêmement lente.

Au rebond, l'effet faisant tourner la balle vers l'arrière, celle-ci subit une force qui la pousse en arrière (elle tourne comme une roue dont le sens de rotation l'emmènerait vers l'arrière) et qui s'oppose à la force de translation vers l'avant imprimée par la raquette. Donc, la balle coupée rebondit moins loin qu'une balle plate après le rebond.

Balle coupée : La flêche noire représente la force de translation vers l'avant imprimée par la raquette, la flêche bleue, la force de translation arrière entrainée par la rotation arrière, et la flêche verte, la force de translation totale (la direction vers laquelle la balle se dirige et la force avec laquelle le fait).

Si cette force de rotation arrière est encore un peu plus accentuée, on parle de balle choppée. La balle rebondira moins loin qu'une balle coupée. Sur le dessin, la flêche bleue est donc plus longue.

Balle choppée

Si cette force est supérieure à la force de translation vers l'avant, la balle revient en arrière. Il s'agit alors d'une balle rétro. Il faut pour ça que la balle possède une force de translation vers l'avant très faible. Donc, il s'agit surtout d'amorties, voir de balle lobées, qui ont une trajectoire presque verticale avant de rebondir.

Balle rétro

Comme pour le coup-droit lifté, le fait d'imprimer à la balle une rotation arrière ne signifie pas qu'on frappe la balle forcément de haut en bas de façon très oblique. On ne la frappe pas avec une unique trajectoire de raquette. La trajectoire de la raquette est adaptée en fonction de la trajectoire qu'on veut donner à la balle. En conséquence, l'angle du tamis avec le sol n'est pas forcément vertical. Il peut être oblique (oblique qui peut aller de plutot proche de la verticale à plutot proche de l'horizontal).

Ses caractéristiques font que la balle coupée est très rarement une balle définitive, une balle pour prendre de vitesse l'adversaire. C'est plutot une balle d'attente. Ou une balle pour varier la vitesse, l'effet, la hauteur de balle, et la longueur du rebond. Ou encore, une balle pour monter au filet. Car; si la balle est courte, son rebond bas oblige le passeur à frapper une balle difficile. C'est aussi une balle pour effectuer des amorties. Enfin, c'est une balle pour faire des volées.

C'est un geste adapté à presque tous les types de balle, sauf les balles très hautes (mais qui pose peut-être encore plus de problèmes en revers plat ou lifté).

 

Comment obtenir l'effet coupé ?

Comme pour le lift, le frottement permettant de faire tourner la balle est obtenu en faisant faire au tamis de la raquette un angle aigue avec sa propre trajectoire. Cet angle reste le même quelque soit la trajectoire de la raquette.

Ca permet de concilier force de frottement et force de translation. Si l'angle était trop aigue (presque à 0° par rapport à la trajectoire de la raquette), on ne mettrait pas assez de force de translation dans la balle (et en plus, on ferait une énorme quantité de bois). Si l'angle se rappochait trop de 90°, la raquette ne serait plus du tout en position de frottement de la balle et elle n'imprimerait alors qu'une force de translation, ce qui donnerait une balle plate.

On ne prend pas le sol comme base pour déterminer l'angle de la raquette, on prend la trajectoire de la raquette. Le sol ne signifie rien comme base pour l'angle de la raquette, parce que tout se passe entre la trajectoire de la raquette et l'angle que fait la raquette avec sa trajectoire. Pour déterminer l'angle de la raquette avec le sol qui permet d'obtenir une balle coupée, il faut de toute manière déterminer quelle est la trajectoire de la raquette. Donc, prendre le sol comme base de l'angle de la raquette, c'est se compliquer la vie pour rien. C'est prendre en compte 3 paramètres (la trajectoire de la raquette, le sol, et l'angle du tamis avec le sol) dont 2 qui varient (la trajectoire et l'angle du tamis avec le sol), alors qu'il n'y a à prendre en compte que 2 paramètres (la trajectoire et l'angle avec cette trajectoire) dont un seul qui varie (la trajectoire). Déjà, même si on a compris comment ça se passe, le fait de prendre le sol comme base d'angle obligerait donc à considérer et donc, avoir en tête un angle différent pour chaque trajectoire de raquette, alors qu'avec la trajectoire de raquette comme base, il n'y a qu'un angle à considérer durant toute la trajectoire. Mais en plus, prendre le sol comme référence peut conduire à des erreurs de conception. On peut avoir tendance à croire que l'angle de la raquette avec le sol est fixe. Alors que prendre la trajectoire de la raquette permet aussi de comprendre que l'angle du tamis par rapport au sol n'est pas fixe. Il évolue avec la trajectoire de la raquette. Se référer au sol embrouille la réflexion.

Avec le sol pour base, on n'a pas un angle fixe. Si on a telle trajectoire de la raquette , on aura tel angle du tamis avec le sol. Et avec une trajectoire différente, on aura un angle différent du tamis avec le sol. En prenant la trajectoire de la raquette comme base, l'angle ne change pas. Il reste le même quel que soit la trajectoire.

A noter que, contrairement au lift, le débutant et le joueur moyen ayant une expérience plus naturelle de l'effet coupé, comprennent mieux que pour le lift que l'angle tamis/trajectoire n'est pas obligatoirement de presque 0°. Par contre, le débutant, et encore un peu le joueur moyen ne comprend pas forcément que la trajectoire n'est pas obligatoirement presque verticale (vers le bas), mais peut être oblique, voir, avec une oblique assez horizontale.