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La rigidité du joueur puissant, un mal français


Je vais traiter dans cette page d'un problème que j'avoue avoir un peu de mal à définir, mais qui me semble réel. C'est un problème qui a souvent atteint certains joueurs français de haut niveau : la rigidité corporelle du joueur puissant. Ils gardent leur corps assez statique à la frappe, ce qui conduit à commettre de nombreuses erreurs et éventuellement à manquer de puissance. Parmi ces joueurs je mettrais surtout des joueurs français : il s'agit surtout de Pioline, mais aussi un peu de Forget et, dans une moindre mesure, Mauresmo. Mais d'autres ont connu cette tendance à un moindre niveau : Becker et Seles. Seulement, pour ces derniers, on peut plutôt parler de moindre dynamisme et agressivité du corps, alors que pour les joueurs français, on peut plus parler de statisme.

Ils s'agit d'une rigidité du corps lors du mouvement de frappe. Ca peut recouvrir des réalités différentes cela-dit. Mais, en gros, ça mène à une moindre capacité à s'adapter à la balle.

Prenons Pioline d'abord. L'évolution au cours lors d'un match qu'il perd est souvent flagrante : tant qu'il est frais, il engage son corps (pas complètement, mais il le fait). Celui-ci est relativement mobile, souple. Ses jambes sont aussi relativement souples. Mais, plus il entre dans le match, plus le mouvement de son corps devient rigide, peu souple (il faudrait regarder les statistiques de ses match, mais je pense qu'il doit souvent gagner le premier set). Il donne l'impression d'être assez appliqué. Ses coups ne sont pas explosifs. Il fait alors des bois, il loupe des revers de façon assez importante, son coup-droit devient moins fort sur les coups terminaux, il fait de grosses fautes, il arrive moins facilement à relever la balle en lift. Perdant de la puissance sur son coup-droit et son revers alors qu'il frappe fort sur les coups normaux, il n'arrive plus à changer de rythme. Ses coups son plus ou moins tous à la même puissance.

Forget aussi pouvait suivre ce genre d'évolution. Il était très appliqué dans ses coups. Sa technique était plus fluide que celle de Pioline. Il était un peu plus souple. Mais il avait également cette tendance, parfois, au fur et à mesure du match, à s'engager moins dans balle, à être moins souple, plus rigide et du coup, à rater parfois des balles faciles et à ne plus rentrer dans la balle, nivelant ainsi sa puissance.

Cela dit, c'est plus flagrant chez Pioline parce que Forget avait un autre problème, beaucoup plus important, qu'à un peu moins Pioline : il envoyait les balles trop près du filet en hauteur. Ses balles étaient trop tendues. Il n'avait donc qu'une faible sécurité par rapport au filet alors qu'il développait un jeu de fond de court.

Enfin, Amélie Mauresmo me semble avoir en partie ce défaut. Moins que Pioline et Forget, mais un peu quand même.

En fait, ce problème des joueurs français est intéressant, parce qu'il permet de prendre conscience que le mouvement du corps n'est pas tout, il faut aussi que le corps soit souple et adaptable à la balle qu'il reçoit.

On remarque que ce défaut est lié essentiellement à des joueurs qui ont des revers à une main. Je pense que le revers à deux main oblige à engager son corps à la frappe et donc, à l'adapter à la balle reçue et la balle qu'on veut faire.

Update : Pioline a perdu au premier tour de Roland-Garros 2002. Ce qui n'est pas très étonnant vu les problèmes de rigidité évoqués. D'ailleurs, comme je le disait plus haut, il a gagné le premier set (moins rigide quand il est frais) puis, perdu les deux autres avant de gagner le 4 ème. Mauresmo a perdu en 1/8 ème de finale contre Paola Suarez (argentine). Là non plus, ce n'est pas étonnant (problème de rigidité plus problème de trop grande prise de risque par rapport au filet sans être aussi puissante qu'une Venus Williams). En fait, seul Sébastien Grosjean semble être capable de faire quelque chose de bien à Roland-Garros. Bien sur, j'écris ça le mercredi 5 juin 2002, alors que Grosjean est en quart de final, mais disons que ça ne me surprends pas.

 

Les contre-exemples

 

Voici quelques contre exemples qui donnent une idée de la bonne façon de faire.

Seles qui adaptait la disposition de son corps à la frappe. Elle a plein de légères (ou plus importantes) variations de la position du corps pour influencer la vitesse de la balle, sa hauteur, pour s'adapter à la hauteur de la balle reçue. Ayant pris du poids, elle a perdu en puissance explosive, mais, elle a toujours gardé une bonne souplesse du corps à la frappe (un peu moins bonne qu'avant du faite de la prise de poids).

Steffi Graf aussi était souple.

Sebastien Grosjean : lui aussi utilise bien son corps à la frappe.

Yannick Noah utilisait son corps de façon souple aussi.

Lendl, qui avait un peu le même jeu puissant que Forget ou Pioline me semblait plus souple qu'eux, utilisant mieux son corps dans la frappe.